Flexibility and Transformation of the Employment Relationship: a Segmentation of Human Resources Management Practices
Flexibilité et transformation des relations d’emploi : une segmentation des pratiques de gestion de la main-d’œuvre
Résumé
In a context of transformation of the French system of employment relations, both in its core (permanent contracts) and in its margins (increasingly short fixed-term contracts, self-employment, ...), this article seeks to understand the various workforce management strategies, and in particular flexibility, of firms at the level of a French region – the Provence Alpes-Côte-d'Azur. We adopt a renewed approach to segmentation theories, both diversified and dynamic. First, in order to characterize these practices, we consider not only by the nature of the employment contract, but also by the duration of this contract, the level of remuneration and the nature of working hours, enabling us to go beyond the internal/external market opposition. Then we study the evolution of this segmentation between 2006 and 2016. Using an exhaustive database on employment and establishments in this region, we uncover the existence of four segments characterizing employment relationships in Provence Alpes-Côte d'Azur: the first, typical of the primary market, is qualified as "employment stability"; the second, on the contrary, typical of the secondary market is called "flexibility through short contracts"; the third is characterized by the use of fixed-term contracts of more than 6 months, hence the qualification of "flexibility through long fixed-term contracts"; while the fourth, more diversified, is qualified as "mixed and moderate flexibility". We then show that between 2006 and 2016, the characteristics specific to each segment seem to be reinforced, alongside an erosion of the "employment stability" segment and an increase in the "mixed and moderate flexibility" segment, which seems to illustrate a diffusion over the period of forms of employment subsidized by the public authorities.
Dans un contexte de transformation du système française de relations d’emploi, à la fois dans son cœur (contrat à durée indéterminée) et dans ses marges (contrats à durée déterminée de plus en plus courts, autoentrepreneuriat, …), cet article cherche à comprendre les diverses stratégies de gestion de la main-d’œuvre, et en particulier de flexibilité, des entreprises à l’échelle d’une région française – la Provence Alpes-Côte-d’Azur. Nous adoptons pour cela une approche renouvelée des théories de la segmentation, à la fois diversifiée et dynamique. Au-delà de l’opposition marché interne-marché externe, nous caractérisons d’abord les pratiques de segmentation, non seulement par la nature du contrat de travail, mais également par la durée de ce contrat, le niveau de rémunération et la nature du temps de travail. Nous étudions ensuite l’évolution de cette segmentation entre 2006 et 2016. À partir d’une base de données exhaustives sur les emplois et établissements de la région étudiée, nous mettons au jour l’existence de quatre segments caractérisant les relations d’emploi en Provence Côte-d’Azur : le premier, typique du marché primaire, est qualifié de « stabilité de l’emploi », le deuxième au contraire typique du marché secondaire est dénommé « flexibilité par les contrats courts », le troisième est marqué par l’usage de CDD de plus de 6 mois d’où la qualification de « flexibilité par les CDD longs », tandis que le quatrième, plus diversifié, est qualifié de « flexibilité mixte et modérée ». L’évolution entre 2006 et 2016 se caractérise ensuite par le renforcement des caractéristiques propres à chaque segment, mais aussi par l’érosion du segment de « stabilité de l’emploi » et la progression du segment de « flexibilité mixte et modérée », qui semble illustrer la diffusion de formes d’emplois subventionnés par les pouvoirs publics sur la période.