Étude des déterminants de la perception du sommeil dans les troubles de l’hypersomnolence
Résumé
Objectif
La discordance entre perception subjective du sommeil et enregistrements objectifs est fréquente. Elle reposerait sur la présence de micro-états (micro-éveils ou micro-sommeils). L’objectif est d’identifier les déterminants de la perception du sommeil dans les hypersomnies centrales en analysant la microstructure du sommeil.
Méthodes
Nous avons analysé les tests itératifs de latence d’endormissement (TILE) de patients présentant une narcolepsie de type 1 (NT1, n = 17), de type 2 (NT2, n = 16), une hypersomnie idiopathique (HSI, n = 17) ou une hypersomnolence subjective (CT, n = 22). Les sujets étaient interrogés sur leur perception du sommeil à la fin des tests. La macrostructure du sommeil était codée selon les recommandations de l’AASM et la microstructure en continu au travers des époques. La perception du sommeil a été comparée entre les groupes, et des modèles linéaires généralisés ont été appliqués sur différentes variables de structure du sommeil pour prédire la perception du sommeil.
Résultats
Nous avons analysé 232 TILE. Les patients NT1, NT2 et HSI percevaient mieux leur sommeil que les CT. Les paramètres les mieux corrélés à la perception du sommeil étaient la durée de sommeil ininterrompu par des micro-éveils (seuil de perception à 75 % atteint pour 4 minutes de ce sommeil) et la présence de sommeil paradoxal.
Conclusion
La durée du sommeil, sa continuité et la présence de sommeil paradoxal sont associées à la perception subjective d’avoir dormi, expliquant potentiellement une meilleure perception dans les hypersomnies centrales.