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Chapitre D'ouvrage Année : 2020

Thinking about a field philosophy

Penser une philosophie de terrain

Résumé

It is not only a question here of thinking about a relationship between philosophy and the field, but of thinking about a philosophy in the field. And thereby rethinking the relationship of philosophy to the human sciences, not as expecting from them the concrete nourishment it needs to think, or a methodological expertise of which they would have the monopoly; but as offering them its own specific relationship to common grounds, which will thus be the object of exchanges, crossings and mutual contributions. Contemporary work is indeed also the work of researchers, themselves workers going to flush out, in territories from which they are distant, the form of proximity which is necessary for them to think. And on this point, a whole tradition, philosophical as much as sociological or anthropological, sheds light on this plastic relation of distance to proximity worked on by Georg Simmel, through which is constituted what I have chosen to call, for some years, " field philosophy”, after having partly practiced it, as well as other philosophers, without having named it. It is this concept of a philosophy of the field, linked to the problem of maintenance which is correlative to it, that needs to be clarified here, in relation to the social and political issues of which it is a vector.
Il ne s’agit pas seulement ici de penser un rapport de la philosophie au terrain, mais de penser une philosophie de terrain. Et de repenser par là même le rapport de la philosophie aux sciences humaines, non pas comme attendant d’elles la nourriture concrète dont elle a besoin pour penser, ou une expertise méthodologique dont elles auraient le monopole ; mais comme leur offrant sa propre relation spécifique à des terrains communs, qui seront ainsi l’objet d’échanges, de croisements et d’apports mutuels. Le travail contemporain est en effet aussi le travail des chercheurs, eux-mêmes travailleurs allant débusquer, sur des territoires dont ils sont distants, la forme de proximité qui leur est nécessaire pour penser. Et sur ce point, toute une tradition, philosophique autant que sociologique ou anthropologique, éclaire ce rapport plastique de la distance à la proximité travaillé par Georg Simmel, par lequel se constitue ce que j’ai choisi d’appeler, depuis quelques années, « philosophie de terrain » , après l’avoir en partie, ainsi que d’autres philosophes , pratiquée sans l’avoir nommée. C’est ce concept d’une philosophie de terrain, lié à la problématique de l’entretien qui en est corrélative, qu’il s’agit d’éclairer ici, en relation avec les enjeux sociaux et politiques dont il est vecteur.
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  • HAL Id : hal-04046710 , version 1

Citer

Christiane Vollaire. Penser une philosophie de terrain. Muriel Prévot-Carpentier; Massimiliano Nicoli; Luca Paltrinieri. Le Philosophe et l’enquête de terrain : le cas du travail contemporain, Octarès Éditions, 2020, Travail et activité humaine, 978-2-36630-106-9. ⟨hal-04046710⟩
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