Mine claire. Landscape, technology and people.
Mine claire. Des paysages, des techniques et des hommes
Le tecniche di preparazione meccanica dei minerali di ferro di alterazione (XVI-XIX sec.)
Résumé
Improved smelting technology and an increasing demand for iron in France and across Europe produced a continuous search for new sources of iron ore from the sixteenth to the early nineteenth century. Rich new deposits were found in the Franche-Comté district of North Eastern France and it became one of the nation’s leading producers. The deposits of this area are mainly of an unusual pisolithic, or granular ore, which is concentrated in the silts or clays that cover large parts of the plateaus and plains of the Saône valley. To exploit these rich ore bodies, local mining engineers developed unusual methods of crushing and washing to separate and concentrate the ore. Initially the works were small, sited near to the points of extraction, and set up in simple depressions using accumulated rain water, and operated only at slack times in the agricultural year. Over time, however, they became larger, more complex, moved to fast flowing rivers and streams, and became regular industrial establishments. The larger works included collection zones, hydraulic networks, reservoirs, water purification systems and separate areas for the washing and storage of ore and the disposal of waste. All left their mark on the landscape but the largest and the most identifiable installation was the large water powered washing machine – the patouillet– which came to symbolise the industry. It was this machine and also wooden hand washeries that produced the “mine Claire” – or “clear mine” – ore concentrate that was sent to the smelter.
This research has employed a wide range of interdisciplinary techniques to conduct a detailed exercise in the History of Technology. In particular, it combines archaeological surveys, field investigations, geophysical and sedimentology analysis with extensive bibliographical and archival research. Use was made of multiple methodological approaches, previously tested in areas such as the Champagne-Ardennes and Midi-Pyrenees in France, the Laurion mining district in Greece and the Dartmoor region of Great Britain. The study demonstrates the extent and diversity of iron mining and ore concentration, the evolution of the technology, and its relationship with the hydrology and geomorphology of the region. It records nearly 500 ore dressing sites of importance across a territory covering 130 “communes” in the Haute-Saône (Department). Over 1 hundred site surveys were undertaken, varying in area from a few square meters to tens of hectares, which revealed a wide range of archaeological evidence and facilitating placement within the wider landscape.
It is hoped that this study will provide a platform for further innovative archaeo-historical regional studies in industrial technology and help to fill the still wide gaps in our knowledge of the industrial history of France during the last three centuries.
L’essor des techniques métallurgiques et une demande croissante de fer en France et dans toute l'Europe a provoqué une recherche permanente de nouvelles sources de minerai de fer du XVIe au début du XIXe siècle. De riches gisements ont ainsi été découverts et exploités en Franche-Comté dans le Nord Est de la France et cette province est devenue l’une des principales productrice de fonte de la nation. Les dépôts de cette région sont principalement constitués de minerais pisolithiques, ou minerai en grains, concentrée dans les limons ou argiles qui couvrent une grande partie des plateaux et les plaines de la vallée de la Saône. Pour exploiter ces gisements, les ingénieurs des Mines ont développé des méthodes originales de broyage et de lavage pour séparer et concentrer le minerai. D'abord limitées et concentrées sur le lieu même de l'extraction, les unités de lavage ont largement bénéficié d'innovations étroitement liées à la maîtrise de l'hydraulique et se sont implantées progressivement sur le cours principal des rivières et pour finir dans l’enceinte même des usines métallurgiques. Cette activité restait indissociable du rythme des saisons L’hiver à la mine et aux lavoirs, l’été aux champs. Le travail à la mine, aux lavoirs ou à l’usine reste tributaire du cycle des saisons dans un monde dominé par les communautés rurales. Ces travaux parfois d’ampleur intègrent points de captage, réseaux hydrauliques, réservoirs, aires de lavage, espaces de stockage des minerais, zones de rejets des déchets, et zones d’épuration des eaux issues du lavage. Ils ont structuré l’espace et marqué de leur empreinte le territoire.
« Mine claire » : cette expression désignait autrefois le minerai - ou « mine » - lavé prêt à être dirigé vers le haut fourneau, un produit valorisé au terme de traitements parfois complexes et d’une mécanisation représentée par le patouillet, une machine à laver hydraulique, symbole de cette activité. Loin d’être une activité annexe, cette opération constituait une véritable industrie.
L’étude des traces laissées dans les paysages, permet de cerner l’ampleur et la diversité des techniques mises en œuvre et de percevoir au travers de sites représentatifs l’évolution des dispositifs utilisés et leur adaptation au contexte tant hydrologique que géomorphologique. L’auteur a utilisé de multiples approches méthodologiques déjà testées dans d’autres régions comme en Champagne-Ardenne et en Midi-Pyrénées ou sur des sites comme le Laurion (Grèce) ou le Dartmoor (Royaume-Uni) dans des contextes géologiques et minéralogiques différents.
Cet ouvrage rend compte d’un programme inédit de recherche pluridisciplinaire en Histoire des Techniques. Prospections au sol, relevés topographiques, études géophysique et sédimentaire ont été complétés par un dépouillement minutieux des archives. L’ouvrage traite dans sa première partie de l’histoire des techniques minéralurgiques à travers les sources et le résultat des recherches archéologiques de manière diachronique depuis la Protohistoire.
Dans une seconde partie, l'étude démontre l'étendue et la diversité des mines de fer et la concentration du minerai, l'évolution des techniques, et leurs relations avec l'hydrologie et la géomorphologie. Près de 500 ateliers de lavage ont été répertoriés sur un territoire couvrant 130 communes pour le seul département de la Haute-Saône. Les prospections mettent en évidence la diversité des vestiges archéologiques qui ont imprimé le paysage. Plus d’une centaine de sites dont la superficie varie de quelques mètres carrés à plusieurs dizaines d’hectares, constituent l’ossature du corpus documentaire.
Cette étude fondée sur une démarche originale de l'archéologie, ouvre des perspectives novatrices sur la connaissance des sites hydrauliques et des paysages livrés à l’industrie minière en général.
Cette enquête devrait permettre d’ouvrir des perspectives novatrices et constituer une référence pour d'autres études régionales archéo-historiques dans le domaine de l’histoire des techniques industrielles ; elle contribue à combler certaines lacunes encore présentes dans la connaissance de l'histoire industrielle de la France au cours des trois derniers siècles.
Questo studio illustra un inedito programma di ricerca avviato nell’est della Francia, in particolare in Franche-Comté, sui siti di preparazione meccanica dei minerali di ferro di alterazione. Le prospezioni sul terreno, i rilievi topografici, lo studio geofisico e sedimentario sono stati integrati da un’attenta ricerca d’archivio e bibliografica. Nel solo dipartimento della Haute-Saône, sul territorio di 130 comuni, sono state inventariate circa 500 laverie. Altri 101 siti sono stati individuati e studiati sul terreno.
Le prospezioni hanno evidenziato la diversità dei resti archeologici rinvenuti in superficie. Più di un centinaio di siti relativamente ben conservati, la cui area di occupazione varia tra qualche metro quadrato a diverse dozzine d’ettari, costituiscono l’ossatura del corpus documentario.
Lo studio approfondito di questi siti ha permesso di ottenere diverse informazioni sull’organizzazione dello spazio interno delle laverie. L’analisi ha individuato una strutturazione razionale delle stesse e ha messo in evidenza i diversi settori funzionali: zone di captazione, reti idrauliche interne, serbatoi, area di lavaggio, spazio per lo stoccaggio dei minerali, zona di discarica degli scarti, zona di depurazione delle acque del lavaggio. Questa organizzazione è indice di una catena operativa interna alle laverie.
Lo studio dei bacini-versanti permette di comprendere e caratterizzare questa industria.
Le laverie, inizialmente limitate e concentrate sul luogo dell’estrazione, hanno largamente beneficiato delle innovazioni legate alla padronanza dell’idraulica e sono state installate lungo i corsi principali dei fiumi.
Si nota una strutturazione progressiva dello spazio di lavoro e un controllo razionale e ragionato dell’idraulica sul versante di massima pendenza. I primi lavatoi sfruttano il fondo di depressioni riempite con acqua pluviale o dei ruscellamenti. Le laverie diventano molto più grandi e strutturate in rapporto all’estensione dei giacimenti e formano un insieme in un ambiente che hanno contribuito a formare e a modificare. Questo lavoro pone l’accento sull’importanza metodologica dello studio micro-topografico delle “discariche”. Ben lontano dall’essere un’attività collaterale, il trattamento dei minerali costituisce una vera e propria industria. Le prospezioni hanno consentito di definire l’ampiezza e la diversità delle tecniche sviluppate e soprattutto di percepire, grazie ad alcuni siti particolarmente rappresentativi, l’evoluzione tecnologica dei sistemi utilizzati e il loro adattamento al contesto idrologico e geomorfologico.
L’autore ha utilizzato molteplici approcci metodologici, attualmente impiegati anche in altre regioni, come in Champagne Ardenne e Midi Pyrénée, in contesti geologici simili.