Si la scène politique internationale présente des enjeux géopolitiques pour la reconnaissance de la subjectivité des personnes LGBTQIA (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexes, queers et asexuées), les ordres juridiques étatiques et le droit international contribuent au maintien de binarismes de genre. Ainsi, le droit fonctionne comme le support normatif de la politique internationale à l’égard des identités sexuelles. La déconstruction des binômes femme/homme et homosexuel/hétérosexuel incarnée par les valeurs subjacentes aux règles des droits nationaux et du droit international demande des stratégies de résistance à l’hétéronormativité régnante. La protection contre les discriminations perpétrées par les acteurs étatiques et non étatiques contre les individus appartenant au groupe de personnes LGBTQIA constitue un large champ de luttes en matière de promotion et sauvegarde des droits humains. Or, afin que les revendications pour l’égalité des conditions et des statuts personnels soient audibles au niveau mondial, il faut comprendre comment les relations internationales provoquent le phénomène de l’hétéronationalisme en « Orient », et de l’homonationalisme en « Occident », faisant du nationalisme un obstacle additionnel à la subversion du binarisme sexuel, alors même que les théories queers comme étant la plus grande barrière à la réalisation des droits humains des personnes LGBTQIA.