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Article Dans Une Revue Sémiotiques Année : 1999

Semantic Theory and Conceptualization

Théorie sémantique et conceptualisation

Résumé

Can linguistic meanings be reduced to non linguistic realities and if so, which ones ? Theses are the stakes for the Strong linguistic theories of meaning for which we provide both a typology and an evaluation, leading us to endorse linguistic conceptualism. It can not be forgotten that Saussurian criticism challenges the very idea of positive theories of meaning. We believe Saussure's nominalism to be based on an anti-teleological argument : to the extent that most historical semantic change can not be attributed to individual or supra-individual actions and decisions, it seems necessary to conclude that linguistic meanings are contingent and, consequently, that a positive theory of meaning makes little sense. A close examination of Saussurian scepticism nonetheless reveals that is is fraught with the same realist categories it refuses. Moreover, nominalism makes it impossible to explain the manifest efficiency of language and its meanings in human interaction. A positive theory thus seems to be in ordre. But how, indeed, can the efficiency of language be reconciled to the absence of any superior will governing semantic change ? We contend that meanings are selected by collective expérience and that it is on this experience that an historical theory of meaning should be based.
Peut-on réduire les significations linguistiques à des réalités de nature non linguistique et lesquelles ? Tel est l'enjeu des théories fortes de la signification dont le présent article propose à la fois une typologie et une évaluation, conduisant à prendre parti en faveur du conceptualisme linguistique. On ne peut oublier cependant que la critique saussurienne a récusé le principe même d'une théorie positive des significations. Ce nominalisme de Saussure repose fondamentalement selon nous sur un argument anti-téléologique : si l'histoire des significations constitue un ordre de phénomènes soustrait pour l'essentiel à toute volonté individuelle ou supra-individuelle, il paraît nécessaire de conclure à la contingence des significations linguistiques et, par voie de conséquence, à l'impossibilité d'une théorie positive des significations. À l'examen, le scepticisme saussurien se révèle toutefois tributaire des catégories réalistes mêmes qu'il critique. De plus, le nominalisme a pour effet de rendre inexplicable l'efficacité manifeste du langage et des significations dans l'ordre des interactions humaines. Une théorie positive semble donc s'imposer. Mais comment concilier l'efficacité du langage avec l'absence de toute volonté supérieure régissant les évolutions sémantiques ? C'est pour répondre à cette question que nous introduisons le concept de sélection des significations par l'expérience collective qui fonde une théorie historique des significations.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04035035 , version 1 (17-03-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04035035 , version 1

Citer

Vincent Nyckees. Théorie sémantique et conceptualisation. Sémiotiques, 1999, 16, pp.51-81. ⟨hal-04035035⟩

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