Cet article porte sur l’action de l’Association des ex-détenus-disparus (aedd) fondée en 1984 au lendemain de la dernière dictature militaire qu’a connue l’Argentine (1976-1983). Il s’agit de voir comment cette association est devenue un « vivier de témoins » depuis sa création. Pour ce faire, nous reviendrons sur les transformations de son discours et de ses actions dans des contextes politiques et sociaux ayant beaucoup évolué depuis le régime dictatorial jusqu’aujourd’hui et la multiplication de procédures judiciaires à l’encontre de tortionnaires. Enfin, nous évoquerons le cas de l’un des membres de l’association, Jorge Julio Lopez et sur sa carrière testimoniale pour lancer des premières pistes de réflexions autour de l’action « pollinisatrice » de l’aedd. Il s’agira alors d’établir un lien entre « pollinisation » et construction du témoignage.