The Olympic Principle of Political Neutrality
Le principe olympique de neutralité politique
Résumé
The ban on Russia from the world of sport by the Olympic Movement after the invasion of Ukraine urges us to more closely examine one of the fundamental principles in Olympism: the principle of political neutrality. Sometimes presented as a myth and increasingly denounced as a source of complacency, this principle, justified by the universality of sports, fulfills two fundamental functions that make it more indispensable than ever: one internal, focused on the sports community and necessary to maintain order within it; the other external, intended for States and as a prerequisite for the preservation of the autonomy of the sporting world. However, some of the implied or imposed silences by the Olympic principle of political neutrality have become too deafening to not redefine its scope. The changes to it, which have been underway for several years now, nevertheless are still limited. But they are no less noticeable. Some changes aim to better reconcile political neutrality with the freedom of speech of members of the sports community, in particular of athletes; others focus on no longer making it a principle of indifference of sports institutions to human rights violations by States. If the absolute abandonment of the Olympic principle of political neutrality is without a doubt an illusion, the absolute conservation of it has however become unsustainable. The principle nonetheless remains. Its content evolves, in search of a desirable balance between maintaining order in sports and respect for human rights, between self-restraint and indifference. The reaction of the Olympic Movement to the invasion of Ukraine creates less of a radical break with the principle of political neutrality than it confirms a change already in progress. It shows that the principle continues to evolve and also invites us to maintain to reflect on its future evolutions.
La mise au ban de la Russie des nations sportives par le Mouvement olympique après l’invasion de l’Ukraine invite à s’interroger sur l’un des principes fondamentaux de l’Olympisme : le principe de neutralité politique. Parfois présenté comme un mythe, de plus en plus dénoncé comme une source de commodes complaisances, ce principe, justifié par l’universalité du sport, remplit deux fonctions fondamentales qui le rendent plus indispensable que jamais : l’une interne, tournée vers la société sportive, nécessaire au maintien de l’ordre en son sein ; l’autre externe, à destination des États, condition de la préservation de son autonomie. Certains des silences impliqués ou imposés par le principe olympique de neutralité politique sont toutefois devenus trop assourdissants pour ne pas en redéfinir les contours. Les évolutions, à l’œuvre depuis quelques années déjà, sont encore timides. Elles n’en sont pas moins perceptibles. Les unes visent à mieux le concilier avec la liberté d’expression des membres de la société sportive, notamment des athlètes ; les autres à ne plus en faire un principe d’indifférence des institutions sportives aux violations des droits humains par les États. Si l’abandon absolu du principe olympique de neutralité politique est sans doute une illusion, le maintien absolu de celui-ci est devenu intenable. Le principe reste. Son contenu évolue, à la recherche d’un équilibre souhaitable entre maintien de l’ordre sportif et respect des droits humains, entre réserve et indifférence. La réaction du Mouvement olympique à l’invasion de l’Ukraine constitue ainsi moins une rupture radicale avec le principe de neutralité politique qu’elle ne s’inscrit dans le cadre d’une mutation déjà en cours, qu’elle confirme autant qu’elle prolonge.
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M. Maisonneuve - Le principe olympique de neutralité politique - ObsONU 52.pdf (1.05 Mo)
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