Le projet ANR MOBILES, portant sur la socialisation langagière d’étudiant·es étranger·es en métropole lyonnaise au prisme de leurs pratiques spatiales et numériques, a été développé à la rencontre entre trois champs disciplinaires (sciences du langage, géographie, informatique). Revenant sur la première phase du projet, cette communication proposera de questionner la dimension participative (Anadón, 2007) d’un élément du dispositif de recherche : un atelier cartographique proposé à plusieurs groupes d’étudiant·es internationaux·ales environ tous les deux mois au cours de l’année universitaire 2021-2022. À travers une analyse multiscalaire du cadre de participation (Goffman, 1981 ; Hanks, 1990) et de la socialisation langagière (Kulick & Schieffelin 2015, Lambert, 2021), nous interrogerons la possibilité de proposer un espace participatif pour des étudiant·es dans le cadre d’un tel projet. Analysés comme des speech events (Gumperz & Hymes, 1975) plutôt que de simples occasions de production de discours référentiel sur les pratiques, ces ateliers seront avant tout compris comme des contextes invitant les étudiant·es à (apprendre à) se positionner spatialement dans un événement interactionnel proposé en marge de l’institution d’enseignement supérieur, et ainsi comme des lieux de socialisation langagière. L’analyse prêtera en particulier attention aux conditions institutionnelles/historiques et interactionnelles/immédiates (rapports de pouvoir) permettant et contraignant l’adoption de rôles par les participant·es (étudiant·es et animateur·ices), et, partant, la mise en place d’un cadre collaboratif ou participatif dans la production de savoir (Billiez, 2012). Il s’agira, en définitive, de mettre à l’épreuve les outils proposés par le paradigme de la socialisation langagière pour proposer une approche critique du rapport des étudiant·es internationaux·ales à l’institution, permettant la conception d’un dispositif favorisant la socialisation à l’espace urbain ainsi que les apprentissages linguistiques et culturels.