Bilans et perspectives
Résumé
Si, dans les mondes anciens, les médecins développent des réflexions approfondies sur la couleur, c’est avant tout dans la mesure où la variété des nuances et des teintes est indispensable pour eux dans l’établissement du diagnostic ; les changements de couleur sont des signes de bonne ou de mauvaise santé, et peuvent même quelquefois permettre, à eux seuls, de déterminer, comme le fait par exemple Galien, quelle est la partie du corps qui est malade1. Le médecin qui réfléchit à la terminologie chromatique et tente d’établir une taxinomie des couleurs le fait avant tout dans le cadre d’une description symptomatologique. De telles descriptions, dans les fiches de malades des Épidémies dans la Collection hippocratique, considérées comme des modèles de précision dans l’enseignement de la médecine encore au xxe siècle, déploient une terminologie remarquable dans le domaine du vocabulaire des couleurs. Par exemple, une altération du teint, qui prend une couleur foncée, proche du noir, est un signe indubitable de l’approche de la mort : « teint (χρῶμα) de l’ensemble du visage jaune (χλωρόν), ou même noir (μέλαν), livide (πελιόν) ou plombé (μολιβδῶδες) ».
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