Situé au cøe ur de l'agglomération antique d'Ablis, à proximité des découvertes de la place de la Mairie, le diagnostic a permis de mettre en évidence une importante succession d'occupations et une conservation stratigraphique de plus de 2 m d'épaisseur. Deux des trois sondages ont permis d'atteindre l'encaissant limoneux sous-jacent. Si les éléments protohistoriques sont rares (quelques tessons), l'ensemble des occupations semble se développer à partir de la surface de cet encaissant et durant toute l'antiquité, y compris le Bas-Empire. Ces occupations se manifestent sous la forme de dépôts limono-sableux, très chargés en charbons de bois, tuiles, mobilier et débris de terres cuites ou nodules rubéfiés. La faune est très rarement conservée. Au moins deux phases paraissent transpara\ⁱtre à partir des sondages réalisés, séparées par un apport limoneux. Plusieurs structures, très partiellement appréhendées, percent cet apport limoneux. Leur niveau d'ouverture se fond néanmoins dans une épaisse succession de ``terres noires'' qui élève le niveau de sol de plusieurs dizaines de centimètres. Ces sédiments sombres occultent quelques structures (03-05) dont certaines riches en mobilier (02-22). Ils masquent sans doute aussi d'autres ensembles que seule une intervention détaillée permettrait de dégager. Des litages partiellement observés indiquent des successions de sols. Le mobilier céramique est relativement abondant, d'autant plus que les structures apparues les plus importantes ont été préservées. Il se situe dans un horizon chronologique couvrant toute l'antiquité. Les quelques formes identifiées parmi les vases recueillis font état d'une vaisselle culinaire ou de service habituelle en contexte de petite agglomération et ne se distinguent pas des autres ensembles découverts à proximité. Des céramiques à pâte locale portant des découpes avant cuisson (céramiques techniques ?) constituent une particularité qu'il serait opportun d'explorer dans l'optique de l'identification d'une activité particulière. La présence de mobilier alto-médiéval et médiéval est par ailleurs à signaler. Des restes de céramiques alto-médiévales (mérovingiennes) et des 11e, 12e et 14e s. ont été identifiés dans le corpus céramique fourni par l'importante épaisseur de terres noires qui recouvre l'ensemble de la parcelle explorée. Cette présence de mobilier confirme, de fait, la continuité de l'occupation dans le secteur, sans que le diagnostic, en marge des grands axes, ait permis de la cerner. Les périodes moderne et contemporaine, en conservant les jardins, ont peu agi sur le sous-sol et permis la conservation potentielle de la succession stratigraphique importante du site. Cela pourrait être aussi le cas sous la cour, dont l'aménagement semble s'être limité aux seuls premiers centimètres.