Le présent développement traite des stratégies de traduction et tente de démontrer que les stratégies applicables donnent des résultats variables en fonction de la situation de communication. A cet effet, la démonstration s'appuie sur un exemple-le chemin de Damasrelevé dans des contextes et des emplois très divers, toujours extraits de textes authentiques. Après avoir identifié l'origine et cerné la motivation de cette séquence polylexicale, on évoquera brièvement son statut linguistique avant de s'intéresser à ses emplois tropologiques dans des énoncés relevant de domaines très diversifiés : économie, psychologie, politique, diplomatie, etc. L'objectif de l'analyse de ces emplois est double. Il s'agit de montrer, d'une part, qu'une même séquence donne lieu à des traductions différentes dans une même langue cible selon les situations de communication et, d'autre part, que la traduction d'une même séquence, faisant l'objet de l'exemple choisi, appelle la mise en application de stratégies différenciées selon la langue d'arrivée et la culture d'accueil. Le résultat de cette analyse va à l'encontre de l'idée reçue selon laquelle, d'une part, les noms propres font l'objet d'un simple report d'une langue à l'autre et, d'autre part, une référence culturelle universelle ne pose pas de problème de traduction contrairement aux références culturelles propres à la langue source, qu'il faut mettre à la portée du destinataire. Finalement, c'est la composante philosophique sous-jacente à la culture d'accueil qui détermine la stratégie efficace à mettre en oeuvre pour permettre la bonne réception de la traduction.