Dans les communautés kayambi, de la fin juin à la fin août, les actes rituels qui rassemblent les personnes, dès le solstice d’été, ont constitué, pendant des siècles, un moment très important de sociabilité. Certains de ces rituels, qui sont tombés en désuétude à des moments précis de l’histoire des communautés, peuvent resurgir, avec force à d’autres moments. En Équateur, le processus d’une nouvelle « indigénisation » (Brooke Larson 2002) est engagé. Ce processus offre un espace pour la revitalisation des traditions culturelles et des rituels anciens. Il sert de support à des actes de résistance fondés sur les principes de la culture andine. Ce constat nous conduit à nous interroger sur les mécanismes qui entraînent la disparition ou à la revitalisation d'éléments culturels et leur intégration dans de nouveaux contextes. A cet égard, nous nous attachons à dégager les continuités, les permanences et les mutations d’un système social qui permet aux peuples autochtones de légitimer leur présence et de forger une identité de groupe