La chlordécone est retenue dans le sol par une liaison forte avec la matière organique mais le rôle des argiles est contrasté suivant leur structure, le piégeage étant plus fort dans les andosols à allophane qua dans les nitisols à halloysite, chez lesquels les argiles sont en feuillet. Il a été montré assez tôt dans la crise chlordécone un effet de rétention vis-à-vis du transfert soit vers l’eau de percolation, soit vers les végétaux. L’hypothèse d’une rétention similaire qui s’opposerait à l’absorption de CLD suite à l’ingestion de sol a été testée chez 3 espèces différentes : le porc, la poule et l’ovin. Dans les 3 cas et ce quel que soit le sol, l’hypothèse initiale a été invalidée. En effet la réponse en terme de concentration dans les matrices cibles testées dans l’organisme récepteur (foie, tissu adipeux ou oeuf) est similaire à celle observée lorsque la CLD est administrée via un vecteur huileux. Cette différence le faible passage du complexe argilo-humique vers la solution du sol en conditions in situ, est interprétée comme la résultante d’une déstructuration complète des éléments structuraux du sol dans le tractus digestif. Cet effet pourrait être lié à un phénomène de dilution, un changement de pH et à l’action des acides biliaires.