Martinique's Marine Natural Park and the question of Chlordecone pollution: from the elephant in the room to a “never again” stance?
Le Parc Naturel Marin de la Martinique face à la question de la pollution au Chlordécone : de l'éléphant dans la pièce au « plus jamais ça » ?
Résumé
In Martinique, the use of the organochlorine insecticide "Chlordecone" between 1972 and 1993 to control the banana weevil resulted in the lasting pollution of human and non-human organisms inhabiting the island. The use of this pesticide is at the heart of a health and environmental scandal for which the State has recently recognized its responsibility. Fishing is also permanently affected, due to the closure of 30% of the coasts to activity due to environmental pollution. Since the observation between August and December 2020 of the collective writing of the first Management Plan of the Martinique Marine Natural Park, this communication documents how the issue of chlordecone pollution is taken into account in the construction (Gusfield, 1981) of the Insular "maritime environmental problem" in the context of this health and environmental scandal. The communication first introduces the environmental controversies (Chateauraynaud, 2011) at work in the framing of the marine environmental problem since the preparatory work for the creation of the Marine Natural Park and the development of its management plan. It then presents the socio-technical controversy at the heart of the pollution of the marine environment with chlordecone. Finally, it explains how chlordecone pollution has gone from a subject which "polluted the debate" (in the words of a manager) carried by a handful of actors, to a driving force of the problematization, and the fight against pesticide pollution in general from a peripheral objective to the key measure of the Management Plan, in the name of a “never again” stance.
En Martinique, l’utilisation de l’insecticide organochloré « Chlordécone » entre 1972 et 1993 pour lutter contre le charançon du bananier a eu pour conséquence la pollution durable des organismes humains et non humains habitants le territoire insulaire. L’emploi de ce pesticide est au cœur d’un scandale sanitaire et environnemental pour lequel l’Etat a récemment reconnu sa responsabilité. La pêche se trouve également durablement affectée, du fait de la fermeture de 30% des côtes à l’activité du fait de la pollution du milieu. Depuis l’observation entre août et décembre 2020 de l’élaboration du premier Plan de Gestion du Parc Naturel Marin de la Martinique, cette communication documente comment la question de la pollution au chlordécone est prise en compte dans la construction (Gusfield, 1981) du « problème environnemental maritime » insulaire dans le contexte de ce scandale sanitaire et environnemental. La communication introduit d’abord les controverses (Chateauraynaud, 2011) à l’œuvre dans le cadrage du problème environnemental marin depuis les travaux préparatoires de création du Parc Naturel Marin et de l’élaboration de son plan de gestion. Elle poursuit en présentant la controverse sociotechnique au cœur de la pollution du milieu marin au chlordécone. Elle analyse le jeu de positionnements des différents acteurs dans la construction de la connaissance scientifique liée à la dépollution et au déplacement des organismes pollués en mer. Elle expose enfin comment, sous l’effet notamment de l’actualité politique locale marquée par l’initiative anti-pesticide d’un maire d’une commune du nord de l’île, la pollution au chlordécone est passée d’un sujet qui « polluait le débat » (selon les termes d’un gestionnaire) porté par une poignée d’acteurs à un élément moteur de la problématisation, et la lutte contre la pollution aux pesticides en général d’un objectif périphérique à la mesure phare du Plan de gestion, au nom d’un « plus jamais ça ».