Jacques Perconte est cinéaste et plasticien. Il est une figure pionnière et majeure de l’art numérique. Il réalise des œuvres depuis 1995. D’abord tourné vers le corps, son travaille opère un tournant majeur en 2003, essentiellement dirigé depuis vers le paysage et la nature. Technophile et donc toujours à l’affût de nouvelles technologies, il adopte l’arrivée des différents standards d’image numérique haute définition, tout en développant une pensée et des gestes techno-critiques puissants, notamment à l’aide d’un outil privilégié, la compression, dont il porte les potentialités plastiques et esthétiques à un niveau d’accomplissement inégalé. Il commence une série consacrée aux Alpes en 2013, qui constitue aujourd’hui une colonne vertébrale dans son travail et dans son œuvre. Mais, alors qu’il figure des effondrements, Perconte ne cesse de mettre en œuvre des surrections, c’est-à-dire des naissances, des surgissements de montagnes. La série « Les Alpes » est travaillée par ce paradoxe d’une montagne qui s’écroule aussi parce qu’elle ne cesse de s’élever. Nous allons voir que ce n’est pas le seul des paradoxes inhérents à la montagne qui intéresse l’artiste, avant tout parce que c’est un motif qui résiste à sa propre représentation.