L’aménagement par Douaisis Agglo de l’Écoquartier du Raquet sur les communes de Sin-le-Noble et Douai a conduit à la réalisation depuis 2009 de plusieurs diagnostics et fouilles sur les 120 hectares exploitables du point de vue de l’archéologie. Ils ont ainsi permis d’appréhender ce territoire de manière extensive. La création d’une zone d’activités pour artisans et petites entreprises d’une surface de 30 hectares a donné lieu à un diagnostic qui a été réalisé au printemps 2015. Celui-ci a révélé la présence de vestiges s’étalant de la Culture Campaniforme à la période romaine. Deux prescriptions de fouille ont été émises par le Service Régional de l’Archéologie. La première opération qui s’est étendue sur près de 14 000 m2 s’est déroulée du 18 juillet au 2 septembre 2016. Le décapage a permis de référencer 355 Unités d’Enregistrement, dont 84 négatifs de structures. Outre la rareté des relations stratigraphiques, leur comblement n’a livré qu’une quantité très limitée de mobilier, ce qui complique les attributions chronologiques. Les vestiges mis au jour caractérisent principalement un enclos à vocation pastorale occupé de La Tène ancienne à La Tène moyenne, sans doute modifié à La Tène finale. Le système fossoyé délimite l’emprise d’un enclos de plan approximativement ovale, suivant un axe nord/sud si l’on tient compte des données recueillies lors de l’opération de diagnostic voisine, à savoir le côté oriental de l’enclos. Le fossé est identifié sur 275 m de long et délimite un espace interne de 4 635m2. Un état primitif de l’enclos présenterait une ouverture au sud-ouest de son tracé, il est ensuite repris et détruit par le fossé aujourd’hui conservé, plus large et plus profond. A l’intérieur du périmètre enclos, quatre bâtiments sur poteaux ont été observés, le plus petit totalisant une superficie de moins de 4 m2, le plus grand un peu plus de 8 m2. Ils se situent tous dans la partie méridionale de l’enclos. Plus au nord, un bâtiment sur quatre poteaux et un poteau central représente une superficie d’un peu plus de 20 m2. Si les premiers peuvent être interprétés comme des bâtiments de stockage surélevé, le cinquième, plus vaste, s’apparente peut-être plus à un bâtiment à vocation agricole, l’absence de rejets domestiques à proximité ne permettant pas de lui attribuer une fonction d’habitation. Six silos sont répartis sur une large moitié méridionale de l’enclos, le plus petit présentant un diamètre à l’ouverture de 0,70 m, le plus grand, 1,80 m. Enfin, un puits a été localisé au nord-ouest de l’enclos. La partie méridionale d’un autre enclos a été étudiée au nord du précédent, mais celui-ci se développe en dehors de l’emprise. Les observations stratigraphiques indiquent qu’il lui est postérieur, sans plus de précision. Nous n’en connaissons pas non plus la fonction, peu de vestiges ayant été mis au jour en son sein. La zone décapée est également traversée à l’ouest par un large fossé orienté nord-est / sud-ouest daté de l’époque romaine, le mobilier qui en a été extrait remontant à la fin du Ier s. – IIe s. de notre ère. Il a déjà été appréhendé sur plusieurs autres opérations archéologiques menées au Raquet et à Dechy, ZAC du Luc plus au sud où il a été envisagé comme un chemin. En l’état, nous ne pouvons confirmer cette hypothèse.