Les outils en pierre, objets du quotidien, employés par les chasseurs-collecteurs du Paléolithique sont des pièges qui renferment des résidus de diverses matières mises à leur contact . Parmi les matières et les matériaux utilisés autrefois, les matières organiques sont souvent les plus altérées, lorsqu’elles n’ont pas totalement disparu. Elles sont également les moins bien repérées lors des fouilles archéologiques, du fait, en particulier, de processus taphonomiques. Cependant, lorsqu’elles sont suffisamment conservées, elles apportent des informations pertinentes et essentielles sur les modes de vie et le fonctionnement des groupes humains du passé, qu’il s’agisse de leurs pratiques alimentaires, prophylactiques, artisanales voire esthétiques . Afin d’accéder à ces informations, il est primordial de développer des protocoles fiables pour l’échantillonnage et l’extraction des résidus organiques, pour leur conservation, ainsi que pour la séparation et l’identification des molécules les constituant . Ce travail de doctorat s’intéresse ainsi à la mise en place de protocoles de prélèvement, à l’identification et l’extraction de marqueurs d’intérêt spécifiques de matières organiques, d’origine animale (graisse animale, cire, os) ou végétale (résine, bois, champignon) , ainsi qu’à l’étude des phénomènes de dégradation les affectant, au travers de l’étude de vestiges mis au jour sur des campements de plein air du Paléolithique supérieur (-40 000 à -10 000 ans).