Des praticiens captifs : les médecins à diplôme non européen en France
Résumé
Dans le domaine de la santé publique, la catégorie de « populations vulnérables » renvoie habituellement à des populations jugées particulièrement démunies, tant sur le plan économique que social et culturel. Souvent stigmatisées, ces populations – pauvres, sans-abris, migrants, mères isolées, handicapés, détenus, toxicomanes, etc. – sont souvent la cible d’actions ou de politiques spécifiques, visant à influer sur leurs conduites de vie ou à leur permettre d’avoir accès à des soins médicaux.Cet article défend l’idée que ces situations de vulnérabilité peuvent affecter non seulement certaines catégories de la population, mais également ceux qui sont appelés à les prendre en charge : les professionnels de santé. En effet, les politiques mises en œuvre dans de nombreux pays occidentaux, visant à contenir l’accroissement des dépenses de santé et à améliorer « l’efficience » des systèmes de santé ont eu pour effet de rendre les conditions de travail des professionnels de santé souvent plus difficiles (Belorgey, 2010). Cela ne concerne pas seulement les professionnels aux statuts les plus bas, tels que les aides-soignantes ou les infirmières, mais également les plus qualifiés d’entre eux – les médecins...
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