On propose une analyse des Expériences de Mort Imminente (EMI) à partir de la psychologie de l’inconscient de Carl Gustav Jung et de la philosophie visionnaire d’Henri d’Henry Corbin qui la prolonge autour de la notion d’Imaginatio vera, comme organe de pénétration dans le monde intermédiaire, le monde de l’âme (mundus imaginalis). Les deux hommes distinguent et opposent «l’imaginaire» (qui produit du fictif, de l’irréel) et «l’Imagination vraie» (qui dévoile des réalités métaphysiques). À partir travers quelques exemples, on montre d’une expérimentation sur cent sujets, on montre comment le monde des EMI est accessible par le biais d’une transe spécifique : la dissociation avancée active l’Imaginatio vera. Le sujet en transe pénètre alors dans le monde de l’âme, le monde imaginal, que rencontrent également ceux qui ont approché ou rencontré la mort. On décrit, par une approche phénoménologique, le «retournement du regard», le passage du «regard physique» au «regard de l’esprit» qui est celui des morts et des «Voyageurs», selon Corbin.