L'opération archéologique de diagnostic conduite à l'emplacement de la zone de travaux 82 du lot 12 du TGV Est, s'est déroulée sur les communes d'Iverny et de Chauconin-Neufmoutiers aux lieux-dits "La Justice" et "La Croix de Fer" en octobre et en novembre 2002. Situé sur un plateau limoneux, légèrement en pente sur le versant occidental du ru de la Planche à 7,5 km au nord-ouest de la ville de Meaux, le lieu est signalé depuis de nombreuses années pour avoir révélé en prospection pédestre des indices de sites relativement bien positionnés. Les tranchées de diagnostic - une quarantaine au total - ont permis de confirmer la présence de sites indiqués par les prospections de la JPGF. Il s'agit d'un site protohistorique, au lieu-dit "La Croix de Fer", sur la commune de Chauconin-Neufmoutiers et d'un site antique au lieu-dit "La Justice", sur la commune d'Iverny. Le premier est identifié grâce à la présence d'une cinquantaine de structures, plutôt éparses, dont le mobilier recueilli en surface s'avère être daté entre l'âge du Bronze final IIIb et La Tène ancienne. Des fragments de céramique de La Tène finale documentent ponctuellement cette période. Situé à environ 380 m au nord de ce pôle d'occupation protohistorique, un établissement rural gallo-romain, inscrit, à titre d'hypothèse, dans un système fossoyé rectangulaire ou trapézo\"idal, occupe relativement densément plus de 4 ha. Les vestiges (plus de 200 enregistrements) ont livré, hors test, un mobilier varié associant céramique, faune et objets métalliques - recueillis, quant à eux, au détecteur de métaux. Plusieurs bâtiments sont présents ou supposés, au sein de cet enclos. Un secteur d'activité artisanale a sans doute été détecté grâce à l'identification d'une succession de fours de grandes capacités. Les plans d'ensemble du site restent inconnus et les hypothèses d'interprétation et de restitution demeureront ouvertes. Le mobilier céramique recueilli lors de l'ouverture des tranchées témoigne d'une période d'occupation allant de la fin de la Protohistoire jusqu'au haut Moyen Âge, avec une période pendant laquelle les vestiges sont particulièrement denses au cours des Ier et IIIe s. Le mobilier du IVe s. est présent aussi dans les ramassages de surface. Cette chronologie de l'occupation est corroborée par l'identification numismatique. En l'absence d'un décapage intégral, de test des structures et de fouille, il est difficile d'étayer ces données qui ne resteront qu'une amélioration relative des informations connues au préalable grâce aux prospections pédestres. La superposition récente du plan des vestiges et du cadastre dit napoléonien a permis de confirmer la présence d'un clos en bois figurant aussi sur la carte d'état-major du XIXe s. Enfin, une voie ou chemin, totalement éradiquée du paysage actuel, traverse du nord au sud une partie de la zone diagnostiquée. Cet axe n'était plus en usage lors de la réalisation du cadastre.