La question de l’existence des guerres dynastiques en Égypte ancienne pose tout d’abord divers problèmes de définitions et de sources. La dynastie égyptienne n’est en effet pas exactement synonyme des dynasties occidentales, médiévales ou modernes. Hérité de l’historien gréco-égyptien Manéthon, qui vivait probablement sous les premiers Ptolémées, le terme de dynastie désigne en effet une suite de rois issus d’un même centre de pouvoir, sous la protection d’un même patronage divin, et non forcément apparentés par le sang. La succession royale égyptienne, qui s’étend sur 3 000 ans, a évidemment connu des crises menant parfois à des conflits extrêmement variés dans leurs causes comme dans leur déroulement. Cette note a pour objectif d’en donner un bref aperçu. L’analyse d’un tel phénomène se heurte évidemment au problème des sources. La documentation égyptienne nous renvoie en effet essentiellement le message de l’élite dirigeante, et donc du vainqueur, sous forme de propagande royale. Malheur donc aux vaincus qui tombent souvent dans les oubliettes de l’Histoire, car les inscriptions officielles sont promptes à faire passer les vainqueurs pour légitimes alors qu’ils étaient à l’origine les usurpateurs. Aux périodes mieux documentées du Nouvel Empire et des époques tardives, la documentation privée vient pallier ce défaut originel et permet parfois d’éclairer ces temps, par essence troublés, que sont les guerres civiles, notamment dynastiques.