Les finances du roi. La fiscalité en Languedoc sous Philippe le Bel
Résumé
À la fin du XIVe siècle, si l’on en croit une chronique du temps, le jeune roi Charles VI dont la prodigalité avait asséché les finances « ot conseil et advis de aller en Languedoc, [...] qui est un des bons pays de finances que le roi ait, [...] et fut advisé que c’estoit pour le mieux qu’il se traist en ces parties pour accueillir finances, car il en avoit bien besoing, et estoit le pays qui plus de finances lui povoit aider. »
Une telle affirmation se vérifie-t-elle un siècle plus tôt, sous le règne de Philippe le Bel dont chacun connaît l’importance dans le développement des pratiques fisco-financières de la royauté ? On tentera ici de répondre à cette question par l’étude des principales sources comptables générales conservées : comptes généraux des receveurs des sénéchaussées pour 1293, 1294, 1299 et 1303, comptes du Trésor, journaux du Trésor conservés en totalité pour 1299 et partiellement pour 1298, 1300 et 1301, inventaire d’anciens comptes dressé par Robert Mignon sous Philippe VI.
Ces documents, n’offrant qu’une couverture très partielle du règne et surtout une information très hétérogène liée aux particularités des modes d’enregistrement comptables, permettent avec difficulté de mesurer l’apport languedocien au revenu royal ; ils nous renseignent en revanche efficacement sur la structure et le fonctionnement du prélèvement.
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