Convertir des chômeuses, former des professionnelles ?
Résumé
Le diplôme d’État d’auxiliaire de vie sociale (DEAVS) se veut l’étendard des politiques de professionnalisation de l’aide à domicile au milieu des années 2000. Ces politiques ont promu la qualification d’une large population au métier d’auxiliaire de vie, notamment par des formations initiales et continues, objet de cette contribution. Néanmoins, ces cursus captent encore aujourd’hui un public similaire à celui des salariées non qualifiées, c’est-à-dire vulnérable et très dépendant des aides à la formation pour les chômeurs. Aussi, le changement apporté par ces formations est plutôt de chercher à faire évoluer le métier par la socialisation secondaire. Le curriculum des formations promeut un modèle industriel dans la prise en charge à domicile des personnes âgées dépendantes, synonyme de standardisation des tâches afin d’assurer des prestations homogènes. Pourtant, ces savoirs inculqués sous une forme ultra-théorique s’effacent devant la réalité du secteur. Aussi, ces formations sélectionnent des étudiantes « responsables » qui d’elles-mêmes, une fois sur le terrain, auront à outrepasser quotidiennement les limites qu’on leur a enseignées.
Domaines
Sociologie
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