Des acteurs pragmatiques vis-à-vis du champ politique ? Retour sur les investitures syndicales lors des élections municipales new-yorkaises de 2013 - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Savoir/Agir Année : 2018

Des acteurs pragmatiques vis-à-vis du champ politique ? Retour sur les investitures syndicales lors des élections municipales new-yorkaises de 2013

Émilien Julliard

Résumé

Cet article s’inscrit dans un dossier coordonné par Maxime Quijoux et Karel Yon consacré aux relations entre les champs syndical et politique. Lors des municipales de New York en 2013, Bill de Blasio – considéré comme le maire le plus à gauche qu’a connu la ville depuis des décennies – a remporté les élections. Or, le soutien des principales organisations syndicales de la ville était loin de lui être acquis au moment des primaires. Cette situation, où le candidat qui semble le plus « pro-labor » est délaissé par les syndicats, est davantage la norme que l’exception, et ce à tous les niveaux de la vie politique états-unienne. Pour le comprendre, cet article explicite les phénomènes que recouvrent les investitures syndicales (union endorsements) de candidats à des mandats politiques faites à l’occasion de ces élections municipales. Il s’agit de tenir compte des modes de financement de la vie politique, des spécificités de l’autonomie du champ syndical vis-à-vis du politique, des logiques de prises de décisions internes aux syndicats ; le tout dans un contexte de désyndicalisation et de montée d’organisations concurrentes qui entendent elles aussi représenter les classes populaires : les community organizations (ou associations communautaires). Une organisation en particulier est l’objet de l’article : le SEIU Local 32BJ, une structure new-yorkaise du puissant syndicat des services (le Service Employees International Union). Depuis les années 2000, les dirigeants de cette organisation ont entrepris d’élargir leur répertoire d’action pour étendre leur domaine de représentation des salariés, qui ne se limite plus aux seuls adhérents. En effet, aux États-Unis, les syndiqués sont en général les seuls à bénéficier du contenu des accords collectifs négociés de manière décentralisée avec les employeurs. Dans ces conditions, soutenir des candidats à des fonctions politiques constitue un des moyens de porter des revendications dépassant la population adhérente. L’article revient sur : 1/les relations entre champs syndical et politique, et leur altération sous l’effet des politiques néolibérales ; 2/les difficultés à constituer des coalitions associatives et syndicales lors des primaires, révélant la nature « clientélaire » des transactions entre syndicalistes et personnel politique ; 3/les manières dont les dirigeants syndicaux mobilisent les adhérents lors des municipales.
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Émilien Julliard. Des acteurs pragmatiques vis-à-vis du champ politique ? Retour sur les investitures syndicales lors des élections municipales new-yorkaises de 2013. Savoir/Agir, 2018, 45, pp.37-45. ⟨10.3917/sava.045.0037⟩. ⟨hal-03920345⟩
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