« Connaissance de Dieu in via et in patria, quelques réflexions sur le tracé théologique d’une frontière au Moyen Âge. »
Résumé
La notion de Patrie céleste, comme le montrent quelques exemples relevés à partir de la Librairie des textes latins de Brepols, est attestée dans la patristique Latine dès Augustin.
Or c’est précisément sur le contenu exact de cette connaissance des bienheureux que se centre le débat théologique au moment de la naissance de l’université, donnant lieu, comme nous allons le voir, dans le cadre d’un des articles de la condamnation de 1241 au tracé chirurgical d’une frontière entre la voie et la Patrie (via/patria). Que voient les bienheureux ? C’est bien la question posée dans les premiers Commentaires des Sentences de Pierre Lombard.
Il en résulte un certain nombre de réorganisations théologiques des deux côtés de la frontière tant du côté de la vision dans la Patrie que pour la connaissance ici-bas par Adam prélapsaire, les prohètes, les mystiques, et même les théologiens.