Les travailleuses et travailleurs du sexe à Marseille aux temps du premier confinement : stratégies de réponse et réseaux de solidarité - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail (Preprint/Prepublication) Année : 2022

Les travailleuses et travailleurs du sexe à Marseille aux temps du premier confinement : stratégies de réponse et réseaux de solidarité

Résumé

This paper builds on a research we carried out in Marseille at the time of the first lockdown among a group of sex workers and aims to understand how they reacted to the reduction or of work imposed by the lockdown. Among the most vulnerable populations, sex workers were particularly affected by the pandemic; however, the lockdown did not engender the same distress for all the people we interviewed. It acted more as a revealing factor: it revealed and deepened the inequalities specific to the sex workers’ population, which are linked to nationality, migratory status, type of activity and social origin, without being the cause of them. Sex workers’ coping strategies drew on complementary "resource pools": they mixed recourse to informal solidarity, that of peer networks, with recourse to formal solidarity, that of associations. The lack of a joint militant response, which we observed, does not imply the absence of a collective dimension in the response to the crisis. On the contrary, at the time of the first lockdown, the collective dimension was central, but it was mobilized in the form of community networks, always in an informal way and invisible to outsiders.
Cette enquête a été réalisée au temps du premier confinement auprès d’un groupe de travailleuses et travailleurs du sexe (TDS) de Marseille et vise à comprendre comment iels se sont réorganisé.e.s face à la diminution ou à l’arrêt du travail imposés par le confinement. Parmi les populations les plus vulnérable, les TDS ont été particulièrement affecté.e.s par la pandémie, cependant le confinement n’a pas entrainé la même situation de détresse pour toutes les personnes que nous avons interviewé.e.s. Le confinement a fonctionné plutôt comme un révélateur : il a dévoilé et creusé les inégalités propres à la population des TDS, qui sont liées à la nationalité, au statut de migrant.e, au type d’activité exercée et à l’origine sociale, sans pour autant en être la cause. Les stratégies de réponse des TDS, face à cette crise, sont des stratégies de maximisation qui puisent dans des « bassins de ressources » complémentaires : elles mélangent le recours à la solidarité informelle, celle des réseaux d’entraide entre pairs, au recours à la solidarité formelle, celle des associations. Le manque d’engagement militant collectif, que nous avons observé auprès de la population d’enquête, n’implique pas l’absence d’une dimension collective dans la réponse à la crise. A l’époque du premier confinement, au contraire, la dimension collective a été centrale, mais elle a été mobilisée sous la forme de réseaux communautaires, toujours de manière informelle et invisible à un regard extérieur.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03918942 , version 1 (02-01-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03918942 , version 1

Citer

Melissa Blanchard, Roberta Derosas. Les travailleuses et travailleurs du sexe à Marseille aux temps du premier confinement : stratégies de réponse et réseaux de solidarité. 2022. ⟨hal-03918942⟩
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