Les dolomies néoarchéennes de la province du Gauteng, en Afrique du Sud, contiennent de nombreuses cavités dont la grotte de Sterkfontein, célèbre pour ses gisements fossilifères plio‐pléistocène. Ce réseau, de plusieurs kilomètres de développement, dessine un véritable labyrinthe en trois dimensions. Cette caractéristique a été expliquée successivement par différents modes de formations (hyperphréatique, hypogène). Les travaux que nous menons dans cette grotte depuis plus de quinze ans nous ont amenés à découvrir de grandes quantités de dolomie altérée encore en place, mimant la roche originelle. Il apparaît alors que c’est essentiellement par fantômisation que ce réseau a été formé, en lien avec une longue période d’altération corrélative de la formation de la Surface Africaine. Avec l’encaissement du réseau hydrographique, l’altérite sableuse a été évacuée, révélant le réseau d’altération initial mais aussi des morphologies habituellement attribuées à des modes de karstification plus classiques. L’intérêt de la grotte de Sterkfontein réside également dans le fait que l’on peut aujourd’hui encore assister à la vidange du fantôme au gré de la fluctuation du niveau de base karstique. Les observations réalisées ici peuvent être extrapolées à l’ensemble des karsts du Gauteng où des poches d’altérites comparables sont largement décrites et posent des problèmes géotechniques récurrents.