Logique de spatialisation des activités de recherche : état des connaissances et perspectives
Résumé
What are the spatial patterns of the geography of research? At the level of a given country, to what extent is the spatial distribution of research activities dependent on the urban hierarchy? Is there a relationship between the size of cities and the type of research that develop there? These three apparently simple questions do not admit of any stabilised answers in the current literature.
This is due, firstly, to differences in definitions, since it is necessary to agree on what is meant by 'research activities' and on the methods and data that make it possible to measure their distribution. This can also be explained by the impossibility of providing answers that are valid at all times, in all places and for all types of scientific research, especially since the geography of research that can be observed today on the scale of a given country is the result of location logics that may have varied over time and space. As the urban hierarchy is not stable over time either, the co-evolution between geography of research and urban geography must be taken into account. Finally, it reflects the limited communication between historians, economists, sociologists, and geographers interested in research activities - leading to seemingly irreconcilable positions in understanding and explaining the spatial logics of this sector of human activity.
By taking into account the diversity of existing knowledge on this subject, by working to dissect the terms used and by taking the case of contemporary French and British research systems as a field of study, this presentation proposes to shed light on the spatial determinants of research activities and the reasons for the overrepresentation of these activities in certain categories of cities. It thus highlights the factors that explain, at the national level, the gap between the hierarchy of cities in terms of their research activities and the urban hierarchy expressed by the distribution of the population at a given date.
Quelles sont les logiques spatiales de développement des activités de recherche ? À l’échelle d’un pays donné, dans quelle mesure la répartition des activités de recherche est-elle dépendante de la hiérarchie urbaine ? Observe-t-on une relation entre la taille des villes et le type d’activités scientifiques qui s’y développe ? Ces trois questions, simples en apparence, n’admettent pas de réponses stabilisées dans la littérature actuelle.
Cela tient d’abord à des différences de définitions car il convient de s’entendre sur ce que l’on entend par « activités de recherche », et sur les méthodes et données permettant d’en mesurer la répartition. Cela s’explique aussi par l’impossibilité de fournir des réponses valables en tout temps, en tous lieux et pour tous types de recherche scientifique d’autant que la géographie de la recherche que l’on observe aujourd’hui à l’échelle d’un pays donné résulte de logiques de localisation qui ont pu varier dans le temps et l’espace. La hiérarchie urbaine n’étant pas non plus stable dans le temps, il s’agit encore de tenir compte de la coévolution entre géographie de la recherche et géographie urbaine. Enfin, cela témoigne d’une communication limitée entre historiens, économistes, sociologues, et géographes s’intéressant aux activités de recherche – conduisant à des positions apparemment peu conciliables pour comprendre et expliquer les logiques spatiales de ce secteur d’activité.
En faisant le point sur la diversité des savoirs existants sur ce sujet, en travaillant à décortiquer les termes utilisés et en prenant pour terrains d’étude le cas des systèmes de recherche contemporains français et britanniques, cette présentation propose d’éclairer les déterminants spatiaux des activités de recherche et les raisons de la surreprésentation de ces activités dans certaines catégories de villes. Elle met ainsi en lumière les facteurs permettant d’expliquer, au niveau national, l’écart entre la hiérarchie des villes sous l’angle de leurs activités de recherche et la hiérarchie urbaine traduite par la distribution de la population à une date donnée.