Face aux effets dévastateurs provoqués par l’enrôlement pour un enfant et aux difficultés engendrées par leur traitement, les États se sont progressivement engagés en faveur d’un régime protecteur de plus en plus abouti. D’une part, l’action internationale s’est concentrée sur le déploiement de mécanismes de prévention de l’enrôlement. En adoptant des règles prohibitives, les États se sont accordés sur la nécessité de prévenir la survenance des traumatismes en évitant que des enfants ne subissent les conséquences d’une participation aux hostilités. Néanmoins, les règles adoptées ne sont pas complètes. Elles peinent à accorder une protection équivalente à tous les enfants de moins de 18 ans engagés dans un conflit armé. L’actualité récente témoigne de ces difficultés. Les révélations récentes d’usage d’enfants soldats en Iraq ou en Syrie95 démontrent que la prévention de l’enrôlement suppose au préalable le déploiement d’une action internationale de sécurité collective ambitieuse reposant sur des garanties juridiques d’effectivité renouvelées. D’autre part, l’action internationale se concentre sur le traitement des traumatismes subis par les enfants enrôlés. La communauté internationale, avec le soutien des acteurs humanitaires locaux et/ou non étatiques, accorde ainsi un régime particulier aux ex-enfants soldats au sein de ses programmes de paix. Les programmes DDR, destinés à leur faire quitter les armes, leur accorder un traitement médical adapté, et à permettre leur réinsertion dans une société pacifiée, se sont progressivement affinés et ont intégré les multiples facettes imposées par le traitement efficace des traumatismes subis. Néanmoins, ces programmes connaissent un déploiement complexe, à l’image du processus international qui vise le développement d’une paix durable.