« La poésie adressée de Marceline Desbordes-Valmore : le cas des interrogations dans Les Pleurs »
Résumé
Visibles jusque dans les titres, les phrases interrogatives sont nombreuses dans Les Pleurs. Il s’agit en majorité d’interrogations directes, totales, parfois insérées dans des dialogues, mais le plus souvent adressées à elle-même par la poète dans un moment d’introspection. Héritées du théâtre, les questions rhétoriques lui permettent d’instruire le procès de l’amant volage. En impliquant le lecteur, elles donnent à la plainte personnelle l’ampleur d’une méditation générale sur la condition humaine, saisie dans sa précarité, ce qui est le propre de l’élégie. Si elles disent la souffrance face aux épreuves et trahissent une foi inquiète, elles sont aussi le moyen, pour la poète, de réagir et de poser sa voix.