Souhaitant recueillir le point de vue des jeunes ayant des troubles des fonctions cognitives et de leurs familles sur la mise en œuvre d’un parcours de formation adapté, le choix a été fait de mener des entretiens biographiques afin d’entendre comment chacun a pu construire son expérience. Le chercheur doit alors particulièrement investir la dimension relationnelle propre à ce type d’entretien pour permettre à autrui de (se) raconter, de mettre en mot sa propre histoire y compris lorsque la personne éprouve des difficultés à entrer en communication et à s’exprimer. À partir d’extraits d’entretiens, nous interrogerons les conditions de recueil de données auprès de ces acteurs, c’est-à-dire la manière d’organiser la relation, tant avec le jeune qu’avec ses parents en prenant en compte leurs particularités afin d’offrir un espace où la parole pourrait se déployer et ainsi partager avec le chercheur des expériences de vie. Anticiper les difficultés rencontrées par les personnes dont la communication est entravée engage ainsi le chercheur à expérimenter des dispositifs d’entretien rendus accessibles pour tenter de répondre à la singularité des acteurs.