Les formes d’accueil ou l’herméneutique d’un processus d’autodétermination voulu ou rejeté. - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2022

Les formes d’accueil ou l’herméneutique d’un processus d’autodétermination voulu ou rejeté.

Résumé

Pour une personne en situation de handicap mental, l’accueil se veut pluriel. D’une part, à l’égard notamment du statut que la société peut lui conférer : un double selon (Stiker, 2007), une image de mort pour (Grim, 2009). Quelle que soit la représentation que nous nous en faisons, nous les rejetons dans une zone liminale (Blanc, 2017). En arrivant dans cette nouvelle contrée, cet accueil prendra encore des formes diverses. Elle se voudra intégrative pour ménager les peurs, réticences et autres appréhensions d’autrui. Elle sera inclusive pour les plus téméraires et ceux qui souhaitent s’inscrire dans la philosophie actuelle tant partagée par l’ONU, l’OMS et par déclinaison le législateur français. Pour cette dernière, une volonté est faite de gommer les différences en agissant sur l’environnement de la personne et se concentrer autour de ce que nous avons en commun : « Nous sommes tous pareils », telle est la revendication de ces jeunes (Viné Vallin, 2020). Le choix de l’un ou de l’autre semble reposer autour de la définition que le groupe souhaite conférer à l’accueil de soi et l’accueil de l’autre. Mais également la place que l’on souhaite laisser à sa parole, à sa voix et à celle de l’autre. C’est pourquoi certains diront que ces personnes sont davantage pensées et parlées (Morvan, 2010). Parce que leurs paroles, leurs pensées, leurs réflexions se trouvent ralenties, inhibées, gênées, nous préférons, pensons qu’il est préférable de s’exprimer pour eux. Il convient alors d’interroger les pratiques situées des intervenants dans chacun de ces modes d’accueil pour comprendre comment des jeunes passent du silence, utilise le « on » pour narrer leur parcours, laisse autrui s’exprimer à leur place à un « nous » et un « je » revendiqué, marque d’une forme d’autodétermination. Dans le cadre d’une recherche, dix jeunes âgés de 10 à 18 ans ont été invités à raconter leur parcours scolaire sur la base d’un récit biographique (Delory-Momberger, 2004). Tous ont côtoyé ces multiples formes d’accueil en France métropolitaine : l’accueil exclusion, l’accueil en liminalité puis l’accueil en tant que « personne à part entière ». Le choix de cette forme d’entretien n’est pas anodin. Il est aussi nécessaire de penser l’accueil que la chercheuse allait leur réserver. Parce que cet exercice était inédit pour un grand nombre d’entre eux, il a été nécessaire de prendre soin d’eux afin d’être au plus près de leurs émotions, leurs mots, leurs difficultés, leurs gênes, leurs appréhensions. À travers leurs récits, la forme neutre s’exprime dans un premier temps lorsqu’il est question de leur orientation. Cet aspect renvoie généralement à un accueil qui s’inscrit en liminalité, où ils sont perçus comme d’éternel handicapés à qui l’ont « interdit » de nourrir des rêves. La première personne du singulier ou du pluriel apparaît lorsqu’ils ont intégré des espaces qui leur offrent la possibilité de s’imaginer en une personne capable d’envisager un projet professionnel, d’obtenir une qualification, une vie de famille. C’est aussi durant cet intervalle de temps qu’ils deviennent des individus qui parlent et s’expriment pour eux même. Il semble donc y avoir un lien entre les caractéristiques des formes d’accueil que ces jeunes ont fréquentés et le processus de subjectivation qui transparaît à travers leurs récits biographiques mettant en évidence une volonté de s’autodéterminer ou non. L’accueil se veut pluriel pour des jeunes différents, notamment du statut que la société peut lui conférer : un double selon (Stiker, 2007), une image de mort pour (Grim, 2009). Quelle que soit la représentation que nous nous en faisons, nous les rejetons dans une zone liminale (Blanc, 2017). En arrivant dans cette nouvelle contrée, cet accueil prendra encore des formes diverses. Elle se voudra intégrative pour ménager les peurs, réticences et autres appréhensions d’autrui. Elle sera inclusive pour ceux qui souhaitent s’inscrire dans la philosophie actuelle tant partagée par l’ONU, l’OMS. Pour cette dernière, une volonté est faite de gommer les différences en agissant sur l’environnement de la personne et se concentrer autour de ce que nous avons en commun : « Nous sommes tous pareils », telle est la revendication de ces jeunes (Viné Vallin, 2020). Dans le cadre d’une recherche, dix jeunes âgés de 10 à 18 ans ont été invités à raconter leur parcours scolaire sur la base d’un récit biographique (Delory-Momberger, 2004). Tous ont côtoyé ces multiples formes d’accueil en France métropolitaine. À travers leurs récits, la forme neutre s’exprime dans un premier temps. Cet aspect renvoie à un accueil où ils sont perçus comme d’éternel handicapés. La première personne du singulier apparaît lorsqu’ils ont intégré des espaces qui leur offrent la possibilité de s’autodéterminer. Il semble donc y avoir un lien entre les caractéristiques des formes d’accueil et le processus de subjectivation qui transparaît à travers leurs récits biographiques.

Domaines

Education
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03899573 , version 1 (14-12-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03899573 , version 1

Citer

valerie viné vallin. Les formes d’accueil ou l’herméneutique d’un processus d’autodétermination voulu ou rejeté.. Colloque Francophone sur l’autodétermination et le handicap, INSHEA, Oct 2022, Suresnes, France. ⟨hal-03899573⟩
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