Ce chapitre montre que l'ouvrage de James Coleman, en particulier le chapitre dédié à la CSR, permet d'établir les limites de l'approche individualiste de la responsabilité sociale de l'entreprise et d'engager une voie alternative antagoniste, l'approche évolutionniste. En effet, dans ce chapitre, l'auteur justifie de manière très actuelle l'absolue nécessité de rendre "l'acteur corporate" responsable à l'égard des "personnes naturelles" que nous sommes. Il appuie son propos d'un inventaire de situations dans lesquelles les entreprises portent préjudices à des parties prenantes parce qu'elles sont émancipées des mécanismes de régulations traditionnels. Ensuite, il examine de manière systématique et formelle les approches opérationnelles possibles pour y parvenir. A l'issue du chapitre, aucune ne semble à la hauteur des enjeux car les processus de socialisation qui permettent de rendre les personnes humaines responsables les unes à l'égard des autres ne s'appliquent pas aux organisations, même par le biais des intérêts poursuivis par les individus. Cela nous amène à envisager l'approche évolutionniste, mentionnée à de nombreuses reprises par Coleman mais dont il ne tire pas les conséquences théoriques et pratiques. Cela revient à renoncer au paradigme individualiste pour envisager l'absence de pilotage responsable possible dans un environnement où chaque stratégie est contingente des autres stratégies.