Avant l’ébauche d’un projet de réhabilitation par la ville de Mende qui en est propriétaire, la maison Pons, sise au 10 de la rue Basse dans le centre ancien et remparé de la ville, a fait l’objet d’un diagnostic archéologique sur le bâti. La maison est connue par la notice de la base Monumentum des Monument Historiques, faisant état d’un hôtel particulier du milieu du XVIIe siècle conservant des éléments structuraux d’une construction plus ancienne et doté de décors intérieurs remarquables, en particulier le plafond peint du deuxième étage qui date la maison. Le diagnostic est une enquête partielle menée sur un échantillonnage de points supposés représentatifs de l’histoire du bâti en vue d’en restituer l’évolution dans les grandes lignes et de discriminer les parties en place de chaque période de construction des parties très récentes. Au 10 de la rue Basse, il a porté principalement sur des jonctions de murs, l’enregistrement de leurs maçonneries et de leur chronologie ainsi que sur les plafonds. Les données recueillies montrent que l’immeuble en élévation remonte très largement au XVIIe siècle, de la cave au troisième étage de combles et qu’il a été implanté sur une parcelle libre ou libérée de construction plus ancienne, à l’exception d’une canalisation souterraine. Celle-ci, partie du système urbain de gestion des eaux de la ville, a été intégrée dans le nouveau projet. L’immeuble est un hôtel particulier bâti entre la rue Basse sur laquelle il ouvre et un petit jardin à l’arrière. Il est distribué entre une pièce d’entrée ouvrant sur un grand escalier en pierre, rampe sur rampe et à deux volées par étage. Ces deux espaces se développent sur une petite moitié de la maison, entre la rue et le jardin. Sur le reste de la surface, une grande pièce ouvre sur la rue et une plus petite, à l’arrière, sert de cuisine sans doute dès l’origine (son évier est plus tardif). Dans les étages, une grande chambre surmonte la cuisine, une chambre de taille moyenne se superpose à la grande pièce du rez-de-chaussée et une plus petite surmonte l’entrée. La maison est dotée d’une cave qui est présente uniquement sous une partie de l’immeuble. Les plafonds sont réalisés à la française (avec poutres et solives) ou à solives passantes selon les pièces, avec quelques rares closoirs encore en place ici ou là. Aucun décor d’origine ne semble conservé. L’homogénéité de la construction est attestée par le chaînage des murs entre eux et avec le grand escalier. Sa datation est induite par forme de ce dernier et le style Louis XIII de ses balustres rampantes qui le donnent pour postérieur à 1610. La porte d’entrée dont le linteau à bossage et les piliers latéraux annoncent timidement la volumétrie du style baroque, est surmontée d’un fronton à volutes rentrantes qui s’accorde bien avec les ornements en usage au XVIIe siècle. Il est remarquable que l’escalier et la porte d’entrée de la maison Pons sont des répliques presque parfaites, mais plus petites, de l’escalier monumental et de la porte d’entrée du logis neuf de l’hôtel de Ressouches, situé 50 m à l’ouest, rue de l’Épine. L’entrée du logis de cet hôtel particulier porte la date de 1665 inscrite au-dessus de son linteau. Si cette demeure a servi de modèle à la conception de l’hôtel du 10 rue Basse, c’est dans le dernier tiers du XVIIe siècle qu’il faut considérer la construction de ce dernier. Plusieurs interventions ont modifié le second œuvre des lieux. À une date indéterminée, au XVIIIe siècle peut-être, deux des plafonds sont refaits, en particulier celui de la grande salle qui est dorénavant à lambris avec un décor peint géométrique sur ses panneaux et de rinceaux sur ses corniches. Ce même décor floral est présent sur la corniche du plafond d’une chambre du premier étage, plafond à nouveau transformé au XIXe ou au début du XXe siècle, et en même temps que le couvert de trois autres pièces, en plafond sur lattis. C’est au cours de l’un de ces chantiers, ou lors d’un autre, que l’on agrandit le rez-de-chaussée. La façade qui se situait en retrait à ce niveau, laissant libre un passage couvert sous l’encorbellement des étages, est abattue et reconstruite en avancée sur la rue, entre les colonnes de l’état initial qui supportaient l’encorbellement.