Cartographier les scènes musicales électroniques berlinoises : esquisse d’une typologie
Résumé
La notion de scène est étroitement liée à la question de la visibilité de la vie culturelle dans les grandes métropoles. Si la pandémie a plongé Berlin dans une forme de torpeur, la fermeture des clubs due à la crise sanitaire a aussi affecté considérablement le dynamisme et l’attractivité de la capitale allemande au plan culturel. Selon la dernière étude de la Club Commission (2018) [1]
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Studie der Club Commission, Club Culture Berlin, 2018, p. 34.…, près d’un tiers des touristes déclaraient en effet visiter Berlin pour la fête et sa « culture club » (Clubkultur). La fermeture des clubs pendant de longs mois a représenté un vide social et culturel mais aussi un important manque à gagner pour le Land de Berlin et pour tout un pan de son économie qui, grâce à ses trois millions de Partytouristen (techno-touristes) et son économie de la nuit, avait réalisé en 2017 1,48 milliard d’euros de chiffre d’affaires indirect généré grâce à l’économie de la nuit. Mais qu’entend-on « par scène électro » et que se cache derrière cette appellation générique qui regroupe tous les courants de musique électronique ? L’objectif de cet article vise à proposer, à partir d’un examen des débats définitionnels autour de la notion de « scènes », dans le domaine de la sociologie anglo-saxonne et germanophone principalement, des critères permettant d’en dresser un essai de typologie.