Il ne fait aucun doute que le sel est une matière première cruciale dans de nombreux systèmes économiques. C’est d’autant plus vrai pour les économies protohistoriques, où le sel sert à la confection de salaisons, à l’alimentation animale, à l’artisanat, mais également comme réserve de valeur et peut-être aussi comme valeur étalon d’échange. Cette communication se propose d’étudier les systèmes de production et d’échange du sel durant les Âges du Fer (Hallstatt et La Tène) dans le nord-est de la France et le sud-ouest de l’Allemagne. Dans ces régions, les dynamiques économiques liées à l’exploitation des matières premières minérales sont particulièrement riches d’information, en raison de la concentration d’agents producteurs et consommateurs. Les sites de production de sel, aussi bien dans la vallée de la Seille (Moselle) qu’à Schwäbisch Hall (Bade-Wurtemberg), comptent parmi les mieux connus en contexte continental, mais le potentiel de ressources est lui bien plus étendu. Il s’agira ici d’appréhender ces productions de sel à l’échelle régionale et macro-régionale, avérées ou supposées, en mettant en évidence les agents et les échelles de production en fonction des contextes. La confrontation avec d’autres circuits de production, comme celle du fer, viendra enrichir les réflexions.