Les ONG font souvent la une de l’actualité avec des opérations médiatiques et visuelles (banderole en assemblée générale, communiqué de presse, incursion dans des sites sensibles…) à l’encontre de certaines entreprises. Néanmoins, ce n’est pas le seul mode d’action des ONG, dans le monde et en France. À l’heure d’un développement croissant de l’engagement actionnarial (pratique consistant à œuvrer par le biais de plusieurs mécanismes à l’adoption, par les entreprises, de comportements plus respectueux des critères ESG), et après avoir étudié des cas d’engagement actionnarial d’ONG dans les pays anglo-saxons, nous nous sommes interrogées sur cette pratique en France. Pour cela, dans un premier temps nous avons déterminé que cette pratique s’inscrit à la fois dans la théorie des parties prenantes (Freeman, 1984) et dans le processus de changement isomorphique décrit par DiMaggio et Powell (1983) dans la théorie néo-institutionnelle. Dans un second temps, soutenues par une étude qualitative, nous avons établi le rôle des ONG françaises dans le paysage de l’engagement actionnarial.