Degrés d’hydrosolubilité du Mésolithique en France
Résumé
Trois conceptions s’opposent concernant les rapports des communautés de chasseurs-cueilleurs-pêcheurs mésolithiques aux domaines aquatiques (cours d’eau, lacs et océans) : la plus ancienne est misérabiliste, la seconde est d’essence évolutionniste et corrèle l’usage des ressources alimentaires principalement marines à une « complexité sociale » un peu fourre-tout et la dernière insiste sur un désintérêt pour ces milieux durant le Mésolithique (celle de J-G. Rozoy). La géographie de cette période sur l’actuel territoire français montre de véritables villages de pêcheurs maritimes, développant une économie terre-mer très bien intégrée, mais les sites sont en nombre limités et cantonnés au sud de la Bretagne. L’archéologie des fleuves donne des images plus contrastées, avec quelques habitats de pêcheurs bien documentés (Noyen-sur-Seine, Baume de Monctlus, Ranchot) et de nombreux autres sites qui semblent tourner le dos aux cours d’eaux. La pêche est nettement moins attestée au Mésolithique qu’au Magdalénien supérieur ou à l’Azilien, tant par les restes osseux que lors des analyses isotopiques des ossements humains. Les techniques de pêche actives sont évanescentes et ce sont les dispositifs passifs qui sont à l’évidence privilégiés à cette époque (nasses, filets, barrages de pêcherie). Le séchage des filets de poisson est supposé à la Baume de Montclus (Gard), mais nul par ailleurs on ne connait de procédés de traitement ou de stockage. Contrairement aux assertions courantes, le Mésolithique de France est assez peu hydrosoluble. Des pistes de recherche concluent l’article (amas coquilliers sous-marins, pêcheries marines, réseaux continentaux et maritimes).
Domaines
Sciences de l'Homme et Société
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)