Filant une métaphore de Serge Diaghilev qui plaide en faveur d'une "unité d'impression" pour qu'une exposition puisse être réussie, ce texte interroge trois moments historiques où cette préoccupation se manifeste, différemment, et reflète les multiples facettes de cet "instrument moderne de possibilités", selon la formule du designer Herbert Bayer. Le premier moment est celui du symbolisme en Russie, et interroge le travail extraordinaire mais peu connu de commissaire d'exposition de Serge Diaghilev. Le deuxième est celui des années 1950, avec le développement des "systèmes d'exposition" conceptualisés par le designer George Nelson, qui permettent de penser l'exposition indépendamment de tout lieu, dans une ubiquité, flexibilité et mobilité apparemment sans limite ; en contrepoint aux systèmes de Nelson, l'article interroge la version qu'en proposent les expositions de l'Independent Group à Londres, et revient sur la critique de Nelson et de son système Structube que propose l'artiste conceptuel Martin Beck. La troisième partie de l'article interroge l'apparent "déni d''exposition" dans l'art conceptuel, et notamment dans les livres-expositions de Seth Siegelaub.