L’accord d’un piano est une tâche complexe qui nécessite un haut niveau d’expertise. Deux raisons principales expliquent ce constat. Tout d’abord, le geste de l’accordeur sur la clé demande un long apprentissage pour pouvoir réaliser des accords qui « tiennent » dans le temps. Ensuite, principalement à cause de l’inharmonicité des cordes (différente selon les pianos, et la tessiture), des compromis perceptifs complexes sont à réaliser par l’accordeur au cours de l’accord (vérification des battements de multiples intervalles), conduisant au « Railsback stretch », qui fait que les fréquences des notes dévient fortement de la gamme tempérée. Dans ce travail, nous nous intéressons à cette seconde cause, dans le but de fournir un outil d’aide pour réaliser l’accord d’un piano. Nous présentons tout d’abord une revue de la littérature des principaux travaux s’intéressant à l’accord du piano, ainsi qu’à l’identification de l’inharmonicité des cordes à partir de l’enregistrement de notes. Après avoir implémenté une méthode d’identification du paramètre d’inharmonicité, nous avons testé deux stratégies d’accord assistées : le tempérament égal en quintes naturelles (de Serge Cordier) ainsi qu’une minimisation de la dissonance des intervalles basée sur le modèle de Plomp et Levelt. Les résultats mettent en évidence les différents compromis réalisés.