Dans le contexte vibroacoustique, les sources à l’origine des vibrations de structures sont fréquemment de nature non répétable ou instationnaire. C’est le cas par exemple des excitations complexes de type solidien (chocs ou frottements), ou acoustique (champ de pression turbulent). Les champs vibratoires mesurés peuvent être utilisés comme données d’entrée pour des méthodes inverses dans le but de caractériser les sources ou la structure vibrante. En contexte instationnaire, de telles caractérisations supposent que les mesures soient réalisées de manière synchrone. Plusieurs méthodes optiques permettent de réaliser des mesures non invasives et synchrones en tirant parti des possibilités offertes par les caméras haute-cadence. Dans cette communication, trois méthodes de mesures permettant la cartographie synchrone du champ de flexion d’une structure plane sont testées et comparées : l’holographie optique numérique, la corrélation d’images numériques, et la déflectométrie. Des mesures de référence ponctuelles obtenues au moyen d’un vibromètre et d’un accéléromètre permettent de disposer de points d’étalonnage. Les deux structures étudiées sont des poutres encastrées/libres d’épaisseurs uniforme et variable respectivement. Cette dernière est munie d’une terminaison appelée « Trou Noir Acoustique », dont la réduction progressive de l’épaisseur permet de générer un champ vibratoire présentant une forte dynamique et une grande variabilité spatiale. La même caméra est utilisée pour les trois méthodes de mesure, ce qui permet de comparer les performances des méthodes indépendamment du matériel. Les comparaisons métrologiques portent sur le niveau de bruit, la dynamique de mesure, la résolution spatiale, et la bande passante. Les différences de mise en œuvre des techniques comparées sont discutées, en particulier pour ce qui concerne la préparation des surfaces, le matériel requis, la taille maximale du champ de mesure, et la complexité d’installation et des réglages. La synthèse de ces informations vise à guider les expérimentalistes dans le choix d’une méthode adaptée à leur problématique.