Conception interactive en design sonore – Réduction d’un espace de design appliquée aux sons d’usage du véhicule autonome
Résumé
Dans un contexte de forte compétitivité industrielle, le processus de design sonore ne peut se passer d’une approche centrée autour de l’expérience des utilisateurs et utilisatrices, passant notamment par la collecte de données perceptives relatives à l’expérience d’écoute. C’est en particulier le cas lorsque l’identité sonore du produit doit s’articuler autour de notions peu documentées dans la littérature. Des méthodes d’optimisation interactives, comme les algorithmes génétiques interactifs, permettent l’exploration d’espaces de design importants, mais restent limitées par la fatigue des participants et nécessitent une paramétrisation judicieuse de l’espace de design. Les modalités des variables doivent être pertinentes, pour apporter des solutions innovantes, mais en nombre réduit, pour limiter les évaluations du participant. Cette étude propose une méthode de réduction d’un espace de design, appliquée au design de sons pour le véhicule autonome. Un enjeu important dans l’acceptation des véhicules autonomes est la confiance que leur accordent les passagers, qui est essentielle pour qu'ils soient en mesure de laisser sereinement le contrôle à la machine. Plusieurs études montrent que la sonification des actions du véhicule permet la construction d’une meilleure image mentale de son fonctionnement et contribue au confort des usagers. Cependant, il est crucial de minimiser “l’intrusivité” de certains sons, en particulier lorsque leur fonction est purement informative. L’étude présentée comporte deux expériences. La première expérience vise à construire un modèle simplifié “d’intrusivité” en fonction des variables de design. Ce modèle permet ensuite d’éliminer les modalités les moins pertinentes pour répondre efficacement au problème de design. La deuxième expérience a pour but de mettre en oeuvre un paradigme de design sonore basé sur un algorithme d’optimisation interactive et adressant la question de “l’intrusivité” ; elle vise également à comparer la convergence de la méthode, lorsque l’espace de recherche a été, ou non, préalablement réduit à l’aide du modèle simplifié.