L’objet du colloque organisé à l’université Lyon III par Madame Chrystelle GAZEAU, Monsieur Philippe DELAIGUE et le Professeur Thérence CARVALHO fut de relativiser les liens historique et logique entre l’État et le territoire. L’objet de ma communication fut d’illustrer cette remise en cause sous l’angle militaire qui semble pourtant être le plus propice à montrer le contraire. À cette fin, je me suis appuyé sur deux exemples, à commencer par celui les physiocrates. Ma thèse montre que les disciples du docteur Quesnay ont conçu une défense du territoire par l’usage de la guérilla qui permet de relativiser le rôle de l’État. En plus d’actualiser cette interprétation par la lecture de nouvelles sources, je l’ai complétée par l’étude d’un autre corpus doctrinal inédit, celui des actes de création des associations catholiques de combat agissant à la place d’un État royal incapable de gagner les guerres de Religion. À travers ces deux séries d'exemples, j’ai cherché des manières de penser et de réaliser la défense du territoire par des individus qui ne seraient ni recrutés, ni payés, ni sanctionnés, ni soutenus, ni dirigés par l’État ou par une organisation similaire comme l’Église, la ville ou une seigneurie quelconque. Au terme de cette étude, mes conclusions sont mitigées : pas plus que les ligueurs du XVIe siècle, les physiocrates du XVIIIe siècle ne parviennent à concevoir une véritable défense du territoire sans aucune intervention de l’État : celui-ci garde un rôle d’initiateur et de coordinateur des actions populaires. I. Défendre le territoire contre les hérétiques A. Une défense par les associations catholiques de combat B. Une défense à la place de l’État II. Défendre le territoire contre les envahisseurs A. Une défense par la guérilla B. Une défense aux côtés de l’État