Acquisition d'une L3 et plurilinguisme
Résumé
Les travaux en acquisition d’une L3 / Ln se démarquent de ceux en acquisition L2 par la prise en considération de l’ensemble du répertoire langagier de l’apprenant et s’intéressent à la place et au rôle joués par les langues dites « de passage » (Castellotti & Moore, 2002) dans l’apprentissage d’une LE, à travers des marques plus ou moins transparentes (ex. mots apparentés / cognats) et interprétables. Ces traces qui relèvent de différents niveaux – métacognitif, métalinguistique entre autres – témoignent de processus interlinguistiques de planification et de formulation de l’information fort complexes lors de la production en langue cible. D’un point de vue psycholinguistique, l’influence translinguistique dépend de nombreux facteurs, dont les plus discutés sont la distance typologique, réelle ou ressentie (psychotypologie de l’apprenant), le statut en tant que L2 / LE et la compétence en L2 / L3. La perspective interactionniste (voir chapitre 13), ébauchée à travers le modèle de Grosjean, permet de prendre également en compte les variables sociales de la situation de communication (type d’interlocuteur, degré de bilinguisme / plurilinguisme, ...) ainsi que l’impact du contexte sur l’activation des langues et le mode langagier adopté par le locuteur plurilingue. L’appel à d’autres langues peut donc également avoir une fonction de régulation interactionnelle et viser à faciliter l’intercompréhension (fonction instrumentale).
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)