Compte-rendu de Stefano G. Caneva, The Materiality of Hellenistic Ruler Cults. Liège, 2021 - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue (Compte-Rendu De Lecture) L'Antiquité classique Année : 2022

Compte-rendu de Stefano G. Caneva, The Materiality of Hellenistic Ruler Cults. Liège, 2021

Résumé

Ambitieux était le projet de cet ouvrage : il s'agissait, ni plus ni moins, de s'appuyer sur une méthodologie interdisciplinaire (textes littéraires, numismatique, papyrologie, épigraphie, archéologie) pour offrir l'examen le plus concret qu'il était possible des rituels du culte des souverains dans le monde hellénistique. Si l'introduction de Stefano G. Caneva va jusqu'à ouvrir le propos à toutes les catégories de dirigeants (rulers), c'est bien sûr la figure royale qui se trouve la plus représentée dans ce volume. Fruit d'une rencontre organisée à Liège en 2018 dans le cadre du projet Practicalities in Hellenistic Ruler Cults (Padoue-Liège, 2015-2020), cet ouvrage réunit huit contributions, dont trois issues de la plume du directeur de la publication, outre l'introduction et la conclusion également rédigées par ses soins. Suivent une présentation des contributeurs, les résumés, une bibliographie (p. 249-281) et les indices (p. 283-299). L'objectif est-il atteint ? Il est difficile de répondre à cette question sans paraître affadir le bel ouvrage ici produit. Certes, les contributions sont globalement excellentes et le souci constant de développer les problèmes méthodologiques fait de ce volume un modèle du genre. Tout à la fois particulièrement techniques et en même temps éclairantes, elles permettent, chacune, de progresser vers une connaissance plus concrète des acteurs, des pratiques, des temps, des lieux, des paroles, des gestes impliqués dans ces rituels, ainsi, souvent, que de l'esprit qui dirige ces pratiques. D'un autre côté, les sources sont si complexes, si discontinues, si fragmentaires, et le contexte spatio-temporel si considérable, que l'enquête ne peut être bien sûr tenue pour achevée par ce seul volume. Le questionnement des auteurs est riche et l'on ne peut que guetter avec la plus vive attention les autres volumes annoncés. Surtout, l'effort pour couvrir plusieurs sociétés hellénistiques (essentiellement les Lagides, en raison de la profusion documentaire, mais également les Attalides et, de manière tout de même notable, les Séleucides et les Hécatomnides) conduit à un panorama riche, au détriment peut-être d'un véritable croisement pluridisciplinaire sur une société spécifique. Dans son introduction (p. 9-18), Stefano G. Caneva présente le projet, fait le point de l'historiographie notamment la plus récente, présente le questionnement et fournit quelques éléments préalables, par exemple une définition anthropologique du rituel comme « the performance of a formalized sequence of actions bearing a symbolic meaning for a person or group » (p. 13). Il ouvre la partie I (« media, supports, and circulation ») par une première contribution poursuivant en quelque sorte la réflexion sur « L'importance de la matérialité. Le rôle des petits autels, plaques et bases inscrits dans la compréhension des cultes pour les souverains » (p. 21-64). Avec une méthodologie remarquable, l'auteur montre que même des dédicaces très brèves et très stéréotypées peuvent fournir des informations riches, si l'on s'intéresse à leur support, à leur graphie, à leur contexte archéologique. Olga Palagia se demande comment distinguer une statue de culte d'un portrait honorifique chez les Ptolémées et les Attalides (p. 65-81). Signalons que l'usage du marbre plutôt que du bronze lui paraît être un élément révélateur en ce sens (p. 68 et 73). Elle remarque qu'à partir du règne d'Attale III, la cité de Pergame devient active dans le culte royal afin d'accentuer son pouvoir de négociation avec la monarchie. On reste en Égypte avec la contribution de Stefan Pfeiffer qui s'intéresse à la question du culte du souverain dans les temples égyptiens (p. 83-102). Dans le contexte indigène, le pharaon est vu comme le seul acteur des rites et le seul fondateur de temples ; les prêtres sont perçus comme ses substituts. La formule hyper + génitif n'impliquerait pourtant pas qu'une donation serait réalisée « à sa place », mais, comme dans le contexte grec, « pour son salut ». Cette formule joue sans doute sur l'ambiguïté pour permettre aux acteurs de démontrer leur évergétisme en même temps que leur loyauté à

Domaines

Histoire
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-03831740 , version 1 (04-11-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03831740 , version 1

Citer

Michaël Girardin. Compte-rendu de Stefano G. Caneva, The Materiality of Hellenistic Ruler Cults. Liège, 2021. L'Antiquité classique, 2022, 91, pp.286-288. ⟨hal-03831740⟩
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