L’objectif du présent travail de recherche est de contribuer à la connaissance de la mobilité automatisée du point de vue de ses impacts environnementaux et à l’évaluation des conséquences environnementales possibles de son déploiement à l’échelle. Pour cela l’objectif est de développer une méthodologie ACV adaptée à l’évaluation de la mobilité automatisée et de mettre en place la collecte de données nécessaires à sa mise en œuvre. La littérature sur l’évaluation environnementale de la mobilité automatisée se concentre sur les effets des services automatisés mais ne traite que partiellement des impacts des systèmes techniques nécessaires à l’automatisation. Or celle-ci repose sur trois grands types de composants, les capteurs, les calculateurs et les systèmes de télécommunication, répartis entre le véhicule, l’infrastructure et la supervision. Il est nécessaire de compléter la connaissance des impacts environnementaux de ces systèmes. Les systèmes techniques de la mobilité automatisée présentent, dans les scénarios de déploiment à l’échelle, de nombreuses sources de variabilités et d’incertitude : la variabilité technologique car les technologies sont non standardisées et en développement actuellement ; la variabilité des cas d’usage avec une diversité de solutions de mobilité automatisée diffuses ou sur itinéraires pré-définis moblisant des infrastructures dédiées ou publiques ; une variabilité de contextes de déploiement, notamment en ce qui concerne la disponibilité de réseaux de télécommunication et des incertitudes quant à l’évolution du mix énergétique. Pour répondre au besoin d’une évaluation cohérente des systèmes techniques malgré cette diversité, une méthode d’évaluation par analyse de cycle de vie a été développée. Elle s’appuie sur un modèle d’ACV générique et paramétré présenté dans ce rapport. L’approche générique permet de garder un cadre d’analyse identique pour différentes configurations de la mobilité automatisée étudiée et la paramétrisation permet de remplacer dans le modèle les composants et les architectures des systèmes techniques (notamment pour représenter les systèmes cibles), varier les performances des composants (ce qui permet de réaliser des études de sensibilité sur les performances futures) et de modifier les cas d’usage pour représenter l’usage du véhicule automatisé au sein de solutions de mobilité cibles. Un exemple de collecte de données nécessaires pour mettre en application le modèle est également présenté dans ce rapport.