Quelles connaissances produire pour permettre à l’IRSN, en tant qu’institution, de s’organiser dans un contexte instable, alimenté par des dérèglements climatiques se manifestant par une dérive continue et des secousses successives ? Elle mène sur le terrain de la question, au croisement des études des sciences et des techniques et des études en sociologie des organisations, de savoir ce que les organisations savent ou peuvent savoir, mais aussi ce que les organisations ne peuvent pas savoir et ignorent. On peut en effet mener une analyse épistémique des organisations, et notamment des organisations participant de la gouvernance d’un secteur donné, en mener une analyse de la compréhension des savoirs, expertises ou formes de connaissance constitutives des organisations, et de la manière dont une organisation assemble des connaissances diverses pour définir des lignes d’action. La question renvoie à une situation nouvelle, puisqu’elle impose à l’IRSN le fait de devoir faire face à des incertitudes fortes, voire à des formes d’ignorance des évènements, ou des enchainements d’évènements, qui devraient être maitrisés. La situation impose donc à l’IRSN le dépassement d’un paradigme prédominant du risque, dont on récapitule ici les limites, pour tenter d’identifier ce qui pourrait le remplacer.