Le lac de Guiers est une dépression naturelle située dans le delta du fleuve Sénégal. Il est source de plusieurs activités, notamment d'une agriculture irriguée caractérisée par la prépondérance de l'agribusiness (productions d'exportations). Le rythme rapide d'aménagement du pourtour du lac conduit à s'interroger sur le devenir de cette activité, car elle est sous la contrainte de l'AEP de Dakar, laquelle constitue l'usage le plus stratégique. Mais elle est aussi en but aux conséquences de la gestion sanitaire (lutte contre la bilharziose), à une concurrence entre secteurs, au changement climatique, tout comme à l'extension forte des périmètres cultivés. Dans ce cadre, nous proposons de mettre en perspective un indicateur de « productivité de l'eau » (IPE). Les résultats issus de la mise en oeuvre de cet indicateur révèlent que la sécurité en eau pour l'agriculture est fortement liée à la hauteur manométrique totale au-dessus des crépines. Le niveau de vulnérabilité en eau prend alors en compte la HMT, mais aussi les systèmes d'irrigation utilisés (gravitaire, californien, goutte à goutte, pivot, raie) et les côtes de gestion du lac. Ainsi, ces côtes permettent une relative sécurité dans l'accès en eau pour l'agriculture pour les périmètres quand la hauteur manométrique totale est supérieure ou égale à 8 mètres.