Quanto era pagato un tessitore fiorentino? Un’inchiesta nei libri Salviati (ca. 1420-1475)
Résumé
Déposées depuis près d'un demi-siècle à l'École normale supérieure de Pise, les archives Salviati n'ont pas reçu jusqu'à une date récente l'attention qu'elles méritent. La composition très particulière de ce fond, conservé depuis le XV e siècle par la famille Salviati, explique la réticence des chercheurs à s'y aventurer. Les milliers de registres accumulés jusqu'au XIX e siècle par les membres de la familles ou par les familles alliées, découragent la plupart des chercheurs par leur nombre et leur ampleur. Dans la section Libri di commercio, le fond de la bottega d'art de la laine Salviati e compagni, lanaiuoli nel convento di S. Martino in Firenze, conservé en une série continue de 1421 à 1517 au moins, constitue le coeur des archives de la famille pour le XV e siècle. De cette compagnie qui débuta sans doute en 1415, des livres sont conservés depuis la série C jusqu'à la série FF. En donnant aux ragioni succesives une segnatura continue, les Salviati donnaient à leur action d'entrepreneurs une identité forte, qui constitue l'un des intérêts de ces documents. Ceuxci sont à la fois incomplets et extraordinairement abondants. D'un siècle d'activité drapière, n'a survécu aucun livre relatif à la production. On trouve pourtant dans les Ricordanze, dans les listes des livres acquis pour chaque compagnie, ceux intitulés filatori, lavoranti, conciatori e tintori, tessitori. Il est probable que ces écrits, qui décrivaient les étapes de la production de chacun des draps produits, n'avaient pas d'intérêt pour la mémoire familiale. Il en va tout autrement pour les autres livres : pour 26 ragioni successives, nous avons conservé 25 libri grandi, 14 livres Entrata & Uscita, 10 Quaderni di cassa et 6 Ricordanze. Toute étude de l'activité industrielle des Salviati doit donc se fonder sur cette documentation, soigneusement conservée comme patrimoine du groupe familial. Si les variations ne manquent pas dans la tenue des écritures comptables au cours de cette longue période, la permanence du dispositif associant Libro Grande, Entrata e Uscita, Quaderno di Cassa et Richordanze est d'autant plus remarquable qu'elle marque une rupture forte avec la pratique de l'ancêtre du groupe, Messer Jacopo Salviati, dont un volume de conti in proprio et deux grands livres sont conservés. Le livre in proprio combine une structure de journal et pour chaque entrée, la juxtaposition sur une seule page des transactions en débit et en crédit. Les grands livres sont construits en deux parties, la première en entrata et l'autre en uscita, à l'instar par exemple des livres de la compagnie des Alberti. Il s'agit d'un modèle comptable ancien, par rapport à celui adopté par l'aîné des enfants de Jacopo, Alamanno, après la mort de son père en 1412. Dans le système comptable qui se déploie à partir de 1422 au moins, chaque livre a une ou plusieurs fonctions bien précises dans la gestion de la compagnie, sans qu'il soit nécessaire d'attribuer à l'un d'eux un rôle prépondérant. La meilleure conservation des Libri grandi et Entrata & Uscita incite à commencer par eux notre examen de la documentation.
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